Algérie

Merah avait-il un réseau ' Tueries de Toulouse et Montauban en mars 2012


Merah avait-il un réseau ' Tueries de Toulouse et Montauban en mars 2012
Le rendez-vous Merah, désormais, c'est régulièrement qu'il plante son chapiteau à la télévision. On ne cesse «sur-réagir», un an après, au dégoût provoqué par les tueries de Mohamed Merah, en mars 2012.
Lyon (France)
De notre correspondant
Ainsi trois hommes, définis comme des connaissances de l'assassin, ont été placés en garde-à-vue la semaine dernière, avant d'être levées, hier, une nouvelle fois, comme les quatre précédentes interpellations qui n'avaient pas connu de suites publiques. L'idée est de vérifier si Mohamed Merah ne bénéficiait pas d'un réseau, lui qui était qualifié de «loup solitaire». Rien sur cet aspect ne filtre de ce que les services de sécurité font de ces interrogatoires. Lors du premier anniversaire, il y a quelques jours, François Hollande avait essentiellement promis aux familles des victimes de Mohamed Merah que des réponses leur seront apportées concernant les zones d'ombre de l'enquête.
«Cette tragédie aurait-elle pu être évitée ' Merah a-t-il agi seul ou était-il membre d'un réseau plus vaste '», avait demandé publiquement le Président devant une opinion publique qui préférerait avoir la réponse plus tôt que de réentendre une nouvelle fois l'interrogation. Une interrogation qui semble bien promise pour durer encore longtemps.
En attendant d'en savoir réellement plus, Latifa Ibn Ziaten, avec son livre Mort pour la France (Flammarion) occupe le champ médiatique. Elle défend la mémoire de son fils fauché à la fleur de l'âge en faisant le tour des plateaux des radios et télés, et elle effectue un tour de France des quartiers, confortant d'une certaine manière la version officielle qui affirme que des dizaines de Merah sont dans la nature en France, comme l'a plusieurs fois répété le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, disant à l'envi qu'on fait face à un «ennemi intérieur». Et qu'il se cache dans les cités ghettoïsées !
A Toulouse, pour marquer le premier anniversaire, des centaines de Toulousains avaient manifesté. Cela faisait de belles images télévisées, avec les dignitaires chrétiens, les coiffes musulmanes à côté des calottes juives. Cette unité multiconfessionnelle n'empêchera pas la communauté juive d'organiser deux jours plus tard un moment de recueillement et de réflexion sur l'antisémitisme et la haine de la République, comme cela a aussi été fait dans une école juive à Villeurbanne, près de Lyon.
Parmi les imams présents à Toulouse, dont on voyait bien qu'ils cherchaient à être visibles sous les feux des caméras, l'imam Hassen Chalghoumi. Tunisien d'origine, il s'est mis dans la tête de regrouper les imans dans une association intitulée Conférence des imams de France. Il est de ceux qui ont entamé un rapprochement spectaculaire avec Israël où il s'est souvent rendu. Parlant de ses relations avec le CRIF, instance représentant les juifs de France et véritable «consulat» israélien parallèle, il écrit dans son récent livre : «Cela ne pose pas de problème de participer à des soirées aidées, ou à des voyages financés. Cela a été le cas à Toulouse après les attentats. Ici, à Drancy, il y a aussi la Fondation pour la mémoire de la Shoah qui fait des choses ' Mais un financement régulier, non.»
(Page 109 de Agissons avant qu'il ne soit trop tard, entretien avec David Pujadas, éditions Le cherche midi, Paris 2013). Si le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a promis l'ouverture des dossiers pour la justice, l'ensemble des pièces concernant le suivi de Mohamed Merah ne sont pas encore accessibles. Les semaines passent, et rien de nouveau ne vient étayer l'affaire aux yeux du grand public. Même les interpellations finissent dans le silence lourd, alors que le président de la République a réitéré la nécessité de «tout savoir des éventuels dysfonctionnements des services concernés». On en est loin, se rapprochant plutôt des méandres du secret d'Etat.
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