Algérie

Mépris pour les Algériens



Mépris pour les Algériens
Grâce à une plainte des vétérans français des campagnes d'essais nucléaires (au Sahara au début 1960 puis en Polynésie dans les années 1970), nous avons aujourd'hui une idée de l'ampleur des dégâts commis par ces essais aussi bien sur la population que sur l'environnement en général.Le Parisien, qui rapporte cette information, publie «une carte qui fait froid dans le dos» et, écrit-il, «pour la première fois, le grand public découvre l'étendue exacte des retombées nucléaires radioactives des essais aériens réalisés par la France dans le Sahara algérien». Le journal précise que l'armée a levé le voile sur seulement une partie du secret-défense lié à ces essais. Ainsi, même si ce secret n'a pas été totalement dévoilé, les Algériens ont par contre un grand aperçu de ces expériences. De prime à bord, on relève un grand mépris des autorités françaises pour les victimes algériennes de ces expérimentations. Une loi d'indemnisation, votée à l'initiative du ministre de la Défense, Morin, en 2010, accorde peu de chances aux victimes algériennes. Malheureusement, les faits sont là. Une enquête d'El Watan, publiée en janvier dernier, apprend que la région d'Ikker est polluée pour24 000 ans, laissant place à la mort qui sème dévastation et maladies pour la faune et la flore dans un univers vitrifié. On y apprend également que «des cas de leucémie, des mort-nés, des déformations f?tales, des changements hématologiques et de graves pathologies cancéreuses sont les conséquences de ces essais».Malgré les cris d'alarme des associations et des scientifiques algériens, Paris ne donne pas l'impression de vouloir gérer ces problèmes dont il est responsable à 100%, laissant penser que certains réflexes colonialistes n'ont pas encore disparu. La France n'a même pas fourni la carte des sites où sont enfouis les déchets nucléaires. Maintenant que des révélations du Parisien nous font savoir que la radioactivité, conséquence de ces essais, a touché tout le Maghreb, l'Afrique subsaharienne ainsi que le sud de l'Espagne et la Sicile, la donne pourrait bien changer. L'Algérie n'est plus seule face à la France. Les instances internationales pourraient être activées. Et les arguments pour ne manquent pas.Malheureusement, c'est la passivité des autorités algériennes qui pose problème. Elles n'ont jamais abordé la question de façon frontale alors que la justice, la morale et le droit sont du côté algérien. A croire qu'il y a des intérêts en jeu et qu'il n'y a pas lieu de gêner les partenaires français.En attendant, les citoyens du Grand-Sud souffrent et meurent dans l'indifférence générale. Tamanrasset ne dispose même pas d'un service d'oncologie, alors que l'urgence l'impose. De là à rêver au Val-de-Grâce?




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