Algérie

Mépris et déni de responsabilité


Mépris et déni de responsabilité
Avant d'en arriver au tribunal, les victimes se heurtent, avant même leur sortie de l'hôpital ou de la clinique, à un véritable mur d'indifférence et de mépris », s'attristent les membres du comité SOS erreurs médicales. Car, bien loin de faire amende honorable pour leurs erreurs, la plupart des praticiens, chefs d'établissement et même administrations sanitaires tentent avant tout d'« étouffer les bévues ». D'autant plus qu'il existe « une solidarité indéniable dans toute la corporation et une véritable omerta prévaut dans ce milieu ». La victime d'un traitement ophtalmologique inapproprié ' une affaire qui a défrayé la chronique en 2007 ' raconte : « L'on s'est empressé de se débarrasser de moi comme d'un malpropre, m'assurant que j'allais bien. Ensuite, lorsque j'ai commencé à perdre la vue, l'on nous a refusé l'accès à l'hôpital. Là-bas, il n'y avait personne pour écouter mes doléances et mes plaintes ou tenter de rétablir la vérité. » Cet ancien comptable a perdu l'usage d'un 'il par la faute d'une aide-soignante peu scrupuleuse qui a pris une trentaine de patients comme cobayes pour expérimenter, en traitement ophtalmologique, un injectable anti-cancéreux.« Malgré leur culpabilité, ils m'ont chassé à coup d'insultes et de menaces. Tout comme les médecins incriminés, l'administration ou le ministère de la Santé n'ont pas été d'une aide plus précieuse, tant ils ont fui leurs responsabilités », poursuit-il. Pourtant, aux yeux de la loi, ce sont bien « les supérieurs hiérarchiques » (chefs de service, directeurs de cliniques privées ou administrations sanitaires) qui doivent répondre civilement de ces erreurs, et ce, au même titre que les praticiens indélicats. « Une administration sanitaire avec tous ses directeurs, ses sous-directeurs et ses "fonctionnaires" qui ne prend pas en charge ses propres bévues et qui n'assume pas ses responsabilités, ce n'est pas normal. Cela est même très grave », déplore M. Bekkat-Berkani. « En tant que président du conseil de l'Ordre, qui n'a aucun pouvoir réel, je prends tout de même le temps d'écouter les plaintes médicales de tous les citoyens », assure-t-il. « Le problème qui se pose aussi trop souvent est que les gens qui pensent être victimes d'anomalies médicales s'adressent aux mauvaises personnes et ne sont pas au fait des démarches à faire le cas échéant » , conclut-il.
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