Algérie

Mépris



Mépris
Il est venu le temps, pour le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, d'instruire ses subordonnés de la nécessité d''uvrer en concertation pour garantir toutes les conditions pour un pèlerinage sans embûches. Ce qu'il a fait ces derniers jours. Les mêmes instructions que celles des années précédentes, censées avoir été assimilées une bonne fois pour toutes par les cadres du département de M. Bouabdallah Ghalamallah qui accompagnent chaque année les pèlerins vers les Lieux Sains de l'Islam. Le travail qui leur est demandé va de soi, puisqu'ils ont pour mission d'assurer une prise en charge sans failles des hadjis, les guider et les assister en cas de difficulté. Ce que nous voyons, par contre, nous renseigne sur l'absence d'engagement des membres des missions qui se sont succédé jusqu'à maintenant. Les reportages effectués par des journalistes qui ont accompagné les pèlerins et les témoignages d'un certain nombre parmi ces derniers, montrent à quel point les hadjis sont ignorés une fois sur place, pour ne pas dire méprisés, par ces cadres payés pour un travail qu'ils sont appelés à faire et qu'ils ne font pas. En toute impunité, il faut le croire, puisque le même comportement se reproduit et qu'on fait le même constat chaque saison. Les pèlerins sont tout simplement abandonnés à leur sort, les membres de la mission ne font même pas semblant de s'intéresser à la détresse de ces vieux, que des étrangers accompagnent jusqu'au siège de la mission pour constater, désabusés, l'indifférence des guides et des assistants, trop occupés par leurs propres affaires. Ce qui ne manque pas de donner aux autres un aperçu sur la manière dont nos concitoyens sont pris en charge dans les moments difficiles, pendant qu'ils accomplissent le Hadj, et de ternir l'image de notre pays. La raison d'être de ces cadres à la Mecque, c'est pour et seulement pour servir leurs compatriotes, et pourtant, nos pèlerins doivent s'en remettre à des étrangers en cas d'ennuis. Il y a lieu de s'interroger sur l'attitude du ministère en question par rapport à des défaillances flagrantes qui se répètent, et si elles ne sont pas encouragées par l'indulgence. Il en est d'ailleurs de même pour les agences de voyages. Sélectionnées pour assurer le déplacement et averties des risques qu'elles encourent au cas où elles abandonnent les hadjis, celles-ci ne manquent jamais de faire défection. On prend généralement les mêmes et on recommence, les agences fautives sont parfois écartées sans faire l'objet de sanctions par les pouvoirs publics. Ecartées avant de rebondir et de se remettre en selle. Une question : les pèlerins ne seraient-ils qu'une marchandise qu'on transporte, plutôt mal que bien, et dont on tire des dividendes ' Espérons que ce ne sera plus jamais le cas.
R. M.


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