Homme de conviction, intellectuel engagé, un exemple de probité, de lucidité intellectuelle et de compétence, rigoureux jusqu'à l'intransigeance, c'est ainsi que le qualifient tous ceux qui l'ont connu ou côtoyé de près.Disparu, il y a trois ans, Mohamed Salah Mentouri fait partie de cette génération de patriotes qui ont illuminé la flamme de Novembre et servi leur pays jusqu'à leur dernier souffle. Afin de rendre un vibrant hommage à ce grand militant, l'association Machaâl Echahid, en collaboration avec le quotidien El Moudjahid, a organisé, hier, une rencontre à sa mémoire, à laquelle ont pris part des membres de sa famille ainsi que de nombreuses personnalités issues de la société civile.
*Première à apporter son témoignage, Fatiha Mentouri, ancienne ministre déléguée auprès du ministère des Finances et soeur du défunt, a, dans une déclaration lue par Mahmoud Boussoussa, ancien journaliste d'El Moudjahid, aujourd'hui, à la retraite, rendu un hommage appuyé à celui qu'elle qualifie d' «homme de convictions et d'intellectuel engagé, rigoureux jusqu'à l'intransigeance.» Dressant un portrait fort élogieux du défunt, en mettant en exergue ses qualités et son parcours, d'abord en tant qu'élève ayant fréquenté l'école Victor-Hugo, puis le lycée Rédha Houhou de Constantine, puis de militant qui s'est mis dès l'âge de 15 ans au service de la cause nationale. Tombé d'admiration devant l'engagement et l'héroïsme de ses frères aînés Mahmoud, Bachir et Hamid qui l'influencèrent beaucoup dans son choix, particulièrement Mahmoud, mort au champ d'honneur en 1957, les armes à la main, le petit Salah se fait vite remarquer par son courage et son dévouement pour la Révolution. Arrêté à la fin de l'été 1956, il échappe de justesse à une exécution sommaire. Recherchés par la police coloniale, Salah et son frère Hamid prennent aussitôt, le chemin de l'exil en s'installant en Tunisie. Pour quelques temps seulement, puisque le Gpra qui a de grands projets pour lui, décide de l'envoyer en Suisse, à la prestigieuse Ecole des hautes études commerciales pour poursuivre ses études et continuer ses activités, en militant au sein de la Fédération de France. Après l'indépendance et des passages éclairs à la SNRépal et la Banque centrale d'Algérie, Mohamed Salah Mentouri est appelé par Mohand Saïd Mazouzi, alors ministre du Travail, qui lui confie, d'abord le poste de sous-directeur de la coordination avant de le nommer en 1970, à la tête de la direction de la Sécurité sociale et des Affaires sociales.
Selon Fatiha Mentouri, «Mohamed Salah a marqué de son empreinte cet organisme», ajoutant que «la gratuité des soins a été son cheval de bataille et fait partie des grandes conquêtes sociales auxquelles il a grandement contribué. Au début des années 1980, la dynamique des conquêtes sociales est ralentie quelque peu, ce qui a eu pour effet de contrarier le défunt et l'obliger à démissionner. Ce n'est qu'en 1984 qu'il reprend du service, en entrant au gouvernement pour occuper le poste de vice-ministre chargé des Sports, puis du Tourisme.
A en croire Mme Fatiha, M.S.Mentouri a laissé une très bonne impression après son passage au ministère des Sports. En revanche, précise-t-elle, «son passage au Tourisme a été beaucoup moins gratifiant, il disait lui-même avoir payé par son éviction pure et simple son opposition à une privatisation illégale et non assumée.» Selon elle, «il n'était pas contre le principe de la privatisation, mais encore fallait-il la préparer et surtout mettre la législation en adéquation avec la doctrine si tant est qu'il y en ait eu une», a-t-elle témoigné. Elu président du Comité olympique en 1989, il le quitte deux années après pour entrer dans le gouvernement de Sid Ahmed Ghozali qui lui confie le portefeuille de ministre des Affaires sociales. Mais c'est grâce au Cnes qu'il fit étalage de tout son talent, en en faisant «un espace d'expression libre» Revenant sur ce qu'elle a qualifié de moments forts Mme Mentouri a indiqué que «c'est au Cnes qu'il a donné, je crois, la pleine mesure des qualités que j'évoquais, parce que c'étaient justement les qualités requises pour ce poste.». Prenant la parole, à son tour, Djamel Eddine Belhadjoudja, ancien directeur de la Sécurité sociale et chef de cabinet de Mohamed Salah Mentouri, a souligné d'emblée «que c'est grâce au défunt que le système de la Sécurité sociale a commencé à bien fonctionner.» S'agissant de son passage au Cnes, il a confié «que c'est sous sa présidence que cet organisme est devenu une référence rieuse, caractérisée par une autonomie de réflexion.
M.S.Mentouri avait trouvé une administration complètement obsolète qu'il fallait restructurer pour en faire un espace d'expression libre comme il le souhaitait.»
Troisième intervenant, Salah Belkobi, ancien membre de l'Ugema et ancien cadre des AE, attribue la renommée du Cnes en partie grâce à Mentouri qui était, dit-il, un meneur d'hommes et un patriote qui a servi son pays jusqu'à son dernier souffle.»
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Posté Le : 11/09/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kaci AGGAD
Source : www.lexpressiondz.com