Algérie

Menasra : «le pouvoir n'a lancé aucune initiative»



Menasra : «le pouvoir n'a lancé aucune initiative»
Le MSP attend une véritable initiative du pouvoir, et refuse de répondre à l'appel du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a indiqué que les portes du gouvernement sont ouvertes aux partis de l'opposition.
«Pour le moment, le Premier ministre n'a lancé aucune initiative. Il a juste dit que les portes du Premier ministère sont ouvertes. Le pouvoir n'a lancé aucune initiative pour le dialogue», a déclaré le président du MSP, Abdelmadjid Mensara, hier, au siège du parti. A l'occasion d'une conférence intitulée : «les élections locales, entre la concurrence loyale et la participation populaire», M. Menasra a appelé à un dialogue sérieux et responsable entre le pouvoir et l'opposition qui doit être sanctionné par un consensus contraignant pour toutes les parties. Il a affirmé, dans ce contexte, que les réunions entre le Premier ministre et les quatre partis de la majorité présidentielle ne gène pas son parti. Depuis sa désignation, Ahmed Ouyahia a réuni les responsables du FLN, RND, TAJ et MPA à deux reprises, la première dans le cadre du plan d'action de son gouvernement et la seconde pour préparer les débats sur le projet de loi de finances 2018. Le président du MSP trouve même que ces rencontres sont naturelles. Interrogé sur la disparition de la Coordination nationale des libertés et de transition démocratique (CLTD) dont le MSP était partie prenante, l'orateur s'est contenté de dire que «des dizaines de coordinations sont nées depuis l'indépendance et ont toutes disparus». Abordant les prochaines élections locales, M. Menasra estime qu'elles ne se dérouleront pas dans des conditions démocratiques, mais plutôt dans «un contexte de mutation démocratique entamé en 1989 et non encore achevé». Il observe que depuis l'ouverture démocratique de 1989, quelques 21 consultations populaires (entre élections présidentielles, législatives, locales et référendums) ont été organisées sans qu'il y ait de changement ou d'alternance au pouvoir. En imputant ce fait à la fraude, le conférencier a estimé que «les élections sont vidées de leur contenus». Cependant, le chef du MSP se dit convaincu que le changement ne viendra qu'à travers les élections. «Je ne dis pas que les élections étaient truquées à 100%. Nous militons pour qu'elles soient transparentes à 100%. Le changement n'est possible que par la voie des élections, y compris sous les régimes dictatoriaux», a-t-il expliqué. Selon lui, les locales du 23 novembre prochain seront influencées par les élections législatives du 4 mai dernier, comme elles influenceront les prochaines élections présidentielles. Appelant les partis politiques de l'opposition à militer ensemble contre la fraude électorale, M. Menasra a établi un lien direct entre la transparence des élections et le taux de participation. «Plus la transparence des élections n'est pas garantie, plus le taux de participation est faible. Les citoyens ne participent pas aux scrutins s'ils savent que leurs voies ne seront pas respectées», a-t-il expliqué, précisant que les conditions de transparence du scrutin ne sont pas réunies.
Réviser le régime électoral
Parmi ces conditions, M. Menasra a évoqué l'impartialité de l'administration qui n'est pas garantie, selon lui, la liberté de candidature, soumise à des restrictions, l'indépendance de la justice et le contrôle du scrutin.
Le président du MSP s'est interrogé sur la volonté de l'administration d'encourager la participation des électeurs, en dénonçant l'exclusion de centaines de candidats accusés d'être un danger pour l'ordre public. «S'ils sont dangereux pour l'ordre public, il faut alors les emprisonner»", a-t-il ironisé. Pour garantir des élections transparentes, le président du MSP a appelé à la révision du régime électoral conformément aux critères internationaux et à l'abrogation des conditions de participation des partis politiques. Il a demandé également un assainissement complet du fichier électoral, estimant que l'opération menée par le ministère de l'Intérieur dans ce sens doit être poursuivie en vue d'éliminer un surplus de «deux millions d'inscrits». Parmi les autres conditions de transparence des élections, l'orateur cite la liberté de candidature et la liberté des partis politiques à surveiller les élections dans les bureaux de vote. L'orateur a réitéré, en outre, la revendication des partis de l'opposition, concernant la création d'une instance indépendante qui sera chargée de l'organisation de tout le processus électoral.
Karim Aimeur


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