Algérie

MENACES SUR LES TRANSITIONS



Deux ans, jour pour jour, après la chute de Hosni Moubarak, précédée un mois avant par la fuite de Ben Ali, faut-il désespérer de la révolution et de la démocratie dans les pays arabes ' Ceux qui étaient, d'emblée, contre le changement, croient pouvoir assener que «c'était mieux». Et que les sociétés arabes doivent être menées par la force. Tous les profiteurs des anciens régimes sont sur ce registre. Et, il ne faut pas l'occulter, ils conservent toujours des positions et des moyens importants pour 'uvrer à empêcher la transition, toujours difficile et délicate, à aller jusqu'au bout du changement.
Les défenseurs de l'ordre autoritaire ont suffisamment de moyens, de ressources et de capacités pour pouvoir faire dérailler le processus. Et ils réussiront à le faire si les forces politiques qui prennent le relais ne parviennent pas à asseoir un socle commun pour défendre les libertés. Toutes les libertés. En Egypte et en Tunisie, des islamistes se sont retrouvés en charge du gouvernement et suscitent, naturellement, de la méfiance ou, tout simplement, une vigilance politique justifiée et légitime des opposants. C'est tout simplement un combat politique nécessaire qui permet de clarifier les enjeux et d'édifier les citoyens qui deviennent, et ce n'est pas rien, les vrais arbitres. Mais dans les deux pays, les changements sont survenus dans un contexte économique et social difficile qui pèse de tout son poids sur la transition. Le temps nécessairement long des débats politiques sur les textes fondamentaux ne correspond pas à celui des urgences sociales qui peuvent être le terrain propice pour les manipulations.
Ces révolutions ont vu émerger des forces politiques qui étaient «également» bridées par la dictature malgré leurs divergences idéologiques. Aujourd'hui, il est patent que ces divergences idéologiques nourrissent un nouvel antagonisme qui menace le projet démocratique. Les partis islamistes «FM» qui se piquent d'être modérés et d'accepter les différences avaient la responsabilité d'être d'une fermeté ombrageuse à l'égard des franges islamistes radicales qu'ils savent aisément manipulables. Ils ne l'ont pas fait, ni suffisamment, ni avec clarté, et ils portent de ce fait un grand tort au processus démocratique. Le passage d'un système n'étant pas une opération simple, l'engagement franc sur un socle incompressible de garanties est primordial. En Egypte, au nom des urgences sociales, les islamistes au pouvoir ont décidé de clore les discussions et d'organiser le passage en force. En Tunisie, les discussions sur le projet de Constitution se sont allongées alors que le climat social s'alourdissait. Dans les deux pays, il y a une crise qui suscite des doutes et des craintes.
TROUVER LE BON CURSEUR N'EST PAS FACILE. MAIS, C'EST UNE EVIDENCE, CELUI QUI A LE POUVOIR DOIT - C'EST UN DEVOIR ET UNE RESPONSABILITE - RECHERCHER LE DIALOGUE ET ECOUTER. MAIS IL N'EST PAS LE SEUL. UNE TRANSITION SUPPOSE AUSSI UNE OPPOSITION QUI JOUE REELLEMENT LE JEU. A ECOUTER PAR EXEMPLE CERTAINS OPPOSANTS TUNISIENS, IL FAUT BANNIR ENNAHDA ET INTERDIRE A GHANNOUCHI DE PARTICIPER A LA VIE PUBLIQUE. OR, SI LE LEADER DU MOUVEMENT ENNAHDA EST CRITIQUABLE - ET HEUREUSEMENT ! -, IL NE FAUT PAS NIER EGALEMENT QU'IL A UN ROLE IMPORTANT. LES FORCES POLITIQUES QUI ONT SUBI LA DICTATURE AURAIENT TORT DE CROIRE QUE CELLE-CI RELEVE DU PASSE. A FORCE DE SE NEUTRALISER ET DE POUSSER A LA CONFRONTATION, ELLES CREENT UNE «DEMANDE D'ORDRE». ET LES OFFRES RISQUENT DE SUIVRE.


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