Algérie

Menaces sur les pourparlers de paix



Menaces sur les pourparlers de paix
La violence reprend ses droits dans le jeune Etat plongé dans une guerre politico-ethnique. Aux portes de la ville stratégique de Bor, la capitale de l'Etat de Jongleï, la présence des milices est sujette à controverse entre les deux protagonistes dont la vieille rivalité est exacerbée par les différends ethniques entre les Dinka de Sava Kiir Mayardit et les Nuer de Machar. Mais, le glissement de la lutte politique au conflit ethnique laisse planer le spectre d'un « Rwanda de 750 000 km2 » que, selon les observateurs, l'accroissement de près de 50% des forces des Nations unies déployées sur le terrain ne peut pas éviter. Sombre épilogue ' La guerre ethnique est en mouvement. Juba a déjà accusé l'ancien vice-président, Riek Machar, de mobiliser « l'armée blanche » de son ethnie Lou Nuer (près de 25 000 éléments) pour repartir à la reconquête du bastion perdu de Bor où des affrontements ont eu lieu à quelque 40 km plus au nord. Ce que conteste le porte-parole des rebelles, Moses Ruai Lat, qui n'a pas démenti la présence de forces hostiles au gouvernement dans l'Etat. Il avait cependant affirmé qu'il s'agissait de soldats de l'armée qui avaient décidé de se retourner d'eux-mêmes contre le gouvernement. Quelle qu'en soit l'origine, la menace suscite les appréhensions des Nations unies appelant, par le biais du porte-parole de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss), Joseph Contreras, « les parties ayant une influence sur ces groupes armés à les convaincre arrêter leur avancée pour éviter un autre bain de sang ». Dans cette crise qui vire à la catastrophe humanitaire, exhibant les horreurs du charnier et l'afflux des déplacés (180 000) prenant d'assaut les camps de l'ONU, la profession de foi des protagonistes « prêts au dialogue » bute sur la réalité du terrain marquée par le regain de violence communautaire. Les divergences persistent entre les deux camps ennemis. Machar, qui oppose le préalable du départ de Salva Kiir, conditionne la proclamation du cessez-le-feu par la libération de tous ses alliés (des ex-ministres et des membres de 6 tribus différentes dont des Dinkas). Une exigence rejetée par le gouvernement qui, selon son porte-parole, Michael Makuei, se dit prêt à libérer 8 des 11 détenus après l'arrêt des combats et le début des pourparlers. Face au risque d'enlisement, la communauté internationale et les pays voisins ont brandi la menace d'une riposte musclée. Dans la nuit du samedi à dimanche, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a affirmé que les responsables des exactions doivent répondre de leurs actes. « Toutes les violences, attaques et violations des droits de l'homme doivent cesser immédiatement », a ajouté son porte-parole, dans un communiqué diffusé depuis New York. La pression monte crescendo sur les belligérants sommés de retourner à la table des négociations. De retour à Juba, hier, le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Tedros Adhanom, réussira-t-il à relancer la médiation africaine de la dernière chance pour éviter le scénario du pire ' « Nous avons donné à Riek Machar quatre jours pour répondre, s'il ne le fait pas, nous devrons aller le chercher, nous tous devrons aller le chercher, c'est ce qui a été décidé à Nairobi », a martelé, à l'issue d'une brève rencontre à Juba, avec son homologue sud-soudanais, le président ougandais, Yoweri Museveni, dont les troupes sont déployées, depuis le déclenchement des combats, au Soudan du Sud.




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