Algérie

Menaces sur la faune des îles Habibas



L'ombre del'extinction de certaines espèces animales plane sur les îles Habibas. Selonles conclusions de la mission scientifique de la fondation française NicolasHulot pour la nature et l'Homme, du 28 avril au 6 mai derniers, plusieursespèces de la flore et de la faune de cet archipel sont menacées dedisparition.Le constat établipar les scientifiques de l'expédition fait ressortir la disparition du mérou, unpoisson qui fraye dans les fonds marins de la région en raison de la chasse nonréglementée, des phoques et du goéland d'Audouin, indique la direction del'Environnement de la wilaya d'Oran. La proliférationsur les îles des rongeurs, notamment les rats, constitue une sérieuse menacepour la survie du goéland d'Audouin», ont relevé les huit scientifiques de lamission, dont un spécialiste en rongeurs. L'augmentation immodérée sur les îlesdu nombre de goéland leucophée, du puffin (un oiseau palmipède marin), del'aigrette cendrée et de faucons est devenue une véritable menace pour la florelocale notamment le «choux des Habibas» ou le silene oransensis. Cetteexpédition est la deuxième du genre depuis le lancement du projet du pland'aménagement des îles Habibas, classées réserve marine naturelle protégée enmars 2003, initié en 2005 par le ministère de l'Aménagement du territoire, del'environnement et du tourisme, en collaboration avec le Commissariat françaisdu littoral. Dès leur retourdes îles, l'équipe scientifique avait livré, au siège de l'association des Amisde la mer, au port d'Oran, une présentation condensée des conclusions de leurexpédition, en présence de la presse. Tour à tour, les huit chercheurs avaientdressé un bilan succinct de leur séjour scientifique sur les îles Habibas, quireprésente la 5ème mission du Conservatoire de l'espace littoral et des rivageslacustres ciblant ces îles dans le cadre d'un projet algéro-français, intitulé«la préservation et la promotion de la réserve des îles Habibas», co-financépar le Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM). L'ornithologue avaitaffirmé n'avoir apperçu aucun goéland d'Audouin durant son séjour sur leslieux, ceci alors que les îles Habibas abritait, selon le dernier rescensementen 2000, une colonie représentant entre 7 et 8 % de la population mondiale decette espèce. Et pour l'expert,la variante du déménagement collectif de ces oiseaux dû à la fréquentationhumaine du site n'était plus théorique. L'herpétologue (spécialiste enreptiles) était convaincu quant à lui qu'il n'existait pas d'espèces dereptiles menacés à court terme mais avait interpellé néanmoins à la nécessitéde préserver les habitats en général. Pour sa part, la botaniste de l'équipes'était montrée préoccupée par trois faits : la dimunition de la superficievégétale, notamment celle de l'unique espèce au monde qu'est le chou deHabibas, et la surabondance des goélands puffins et la sur-fréquentationhumaine. Le spécialiste en rats, lui, avait collecté de précieuses données surles îles en vue de mettre au point un dispositif anti-rat, une stratégie pouréradiquer ce rongeur nuisible, introduit par l'homme dans cette entitéécologique sensée être close. Un autre scientifique, qui se souvient encoreavoir croisé un phoque moine dans le rivage des îles Habibas lors d'uneexpédition de Calypso en 1977, était chargé par la fondation de Nicolas Hulotd'une mission spéciale : les paysages et les communautés marins des îlesHabibas. En conclusion, la mission scientifique a relevé le potentiel énormedes îles Habibas avec des espèces patrimoniales bien présentes mais vulnérableset des absences étonnantes attribuées à l'effet pêche conjugué peut-être àl'effet «île». Et de très beaux paysages, qui font des îles Habibas un joyauméditerranéen, selon les experts français. Pour rappel, une enveloppe de 3millions d'euros avait été allouée à la concrétisation du projet des îlesHabibas, qui a vu dernièrement la mise en place par la direction del'Environnement d'une première cellule chargée de la surveillance et laprotection de cette réserve marine.


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