Algérie

Menaces aux frontières Est



Ce qui se passe actuellement en Libye ressemble fort à la guerre civile espagnole avec l'implication directe de belligérants étrangers dans le conflit. D'un côté, la Russie bolchevique sous couvert de l'Internationale socialiste et de l'autre l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste en renfort à la dictature franquiste. Aujourd'hui, la Libye, et après la chute du régime de Kadhafi, est le théâtre grandeur nature d'une guerre qui oppose la Turquie aux monarchies du Golfe et l'Egypte. Et le seul sang versé est celui des Libyens. Chaque belligérant avance ses pions par procuration et les deux hommes présumés forts de la Libye ne sont en vérité que des marionnettes aux mains de ces puissances régionales.Dans tout ce fatras putride, l'Algérie doit composer avec ces rapports de force à ses frontières Est puisque, de toute évidence, la victoire de Haftar, l'homme des Emiratis, suppose une menace réelle sur la sécurité de notre pays. La configuration actuelle des enjeux géostratégiques milite pour une présence accrue des Emiratis aux frontières algériennes, eux qui représentent un danger direct contre l'unité de l'Algérie. Il ne fait aucun doute qu'Abu Dhabi finance la contre-révolution au même titre que Riyad et la très probable présence d'une base militaire émiratie au Niger est déjà en soi un risque réel sur l'Algérie. Même si Niamey réfute l'implantation militaire des Emiratis sur son sol, elle n'exclut pas qu'ils peuvent avoir un ou deux rangers dans la base française de Madama, dans la région d'Agadez au nord du pays, un fort militaire que leur aurait vendu Paris.
L'alliance des fils de Zayed avec le maréchal Haftar est aussi un sujet d'inquiétude pour Alger, Haftar qui n'avait pas hésité à menacer l'Algérie de représailles et d'exporter la guerre sur son territoire. En effet, l'équation des forces en présence est simple à déchiffrer si on est manichéen, d'un côté le Gouvernement d'union nationale (GNA), basé à Tripoli, reconnu par la communauté internationale et soutenu militairement par la Turquie, et de l'autre l'homme fort de l'Est libyen, Haftar, fort du soutien inconditionné de l'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et de l'Egypte pour faire tomber le GNA. Au milieu, Alger qui désespère de trouver une issue au conflit, elle qui appelle, depuis des années, à un dialogue inclusif entre Libyens. Alger qui risque de se retrouver à un jet des arsenaux militaires de Riyad et d'Abu Dhabi si Haftar arrivait à renverser le GNA.


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