Algérie

Menace turque d?opérations militaires au Nord de l?Irak



Condoleezza Rice à Ankara pour éviter l?intervention La secrétaire d?Etat américaine Condoleezza Rice est arrivée, hier, en Turquie pour convaincre ce pays allié de renoncer à sévir contre les rebelles kurdes retranchés dans le nord de l?Irak, tandis qu?une conférence internationale réunit, à Istanbul, les Etats voisins de l?Irak. Mme Rice a, dans la foulée, été reçue par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. « Tout ce qui pourrait déstabiliser le nord de l?Irak n?est dans l?intérêt ni de la Turquie, ni des Etats-Unis, ni de l?Irak », a déclaré Mme Rice dans l?avion la conduisant à Ankara, où elle devait aborder l?épineux dossier du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). « C?est pourquoi nous avons appelé à la retenue », a précisé Mme Rice aux journalistes l?accompagnant dans sa tournée qui l?a conduira également au Moyen-Orient. La secrétaire d?Etat doit encore s?entretenir avec le président turc, Abdullah Gül, et le ministre des Affaires étrangères, Ali Babacan, avant de s?adresser aux journalistes. Mme Rice a indiqué qu?elle leur transmettrait le message selon lequel « le PKK est l?ennemi commun de la Turquie, des Etats-Unis et de l?Irak ». « Nous avons besoin de trouver une stratégie efficace face à cette menace », a ajouté Mme Rice. « Mais nous ne pourrons pas le faire sans coordination entre les trois parties. » Un mécanisme de consultation tripartite mis en place, il y a un an, entre Ankara, Washington et Baghdad, n?a rien donné, et M. Babacan a clairement indiqué, jeudi, que son pays n?avait pas l?intention de le réactiver. « Nous ne ferons plus la même erreur. Nous sommes opposés aux efforts qui se sont soldés par un échec », a souligné le ministre avant de lancer un avertissement : « Nous n?avons plus de temps à perdre, nous voulons parler de mesures concrètes. » M. Erdogan, de son côté, a souligné que son pays était déterminé à sévir, s?il le faut, contre le PKK dans la montagne irakienne, réaffirmant qu?une telle intervention viserait uniquement ses militants. « Il ne s?agit pas d?une guerre, mais d?une opération qui a une cible bien précise », a-t-il dit, vendredi, lors d?une réunion de son Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir. M. Erdogan, qui est pressé par l?opposition et l?opinion publique de « venger » les soldats turcs tués par le PKK, a assuré que « la tumeur sera tôt ou tard enlevée de la Turquie et de la région », c?est-à-dire l?Irak. La visite de Mme Rice devrait préparer le terrain d?une rencontre, prévue lundi, entre M. Erdogan et le président américain, George W. Bush, à la Maison-Blanche. Exaspérée par les attaques des rebelles du PKK qui s?infiltrent en Turquie depuis leurs camps du nord de l?Irak, la Turquie a menacé d?incursions contre ces bases, soutenues, selon elle, par les Kurdes d?Irak qui administrent cette zone autonome et qui sont les alliés des Américains. Mme Rice se rend dans la soirée à Istanbul, où elle doit rencontrer le Premier ministre irakien, Nouri al Maliki. Aujourd?hui, elle devait participer à la conférence ministérielle sur l?Irak à laquelle devaient prendre part aussi les grandes puissances. Des manifestations de protestation ont été prévues à Ankara et Istanbul lors des déplacements de Mme Rice, sous haute surveillance policière. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui est aussi arrivé en Turquie pour la réunion d?Istanbul, s?est entretenu avec le président turc.


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