Algérie

Menace sur les produits maraîchers '



Menace sur les produits maraîchers '
La fraise était en fête à Jijel, Jeudi dernier. Au-delà de l'engouement qu'a suscité cet événement auprès des consommateurs et des initiés à la filière de la production de ce fruit tant apprécié, certains se posent déjà la question sur le sort de la vocation maraîchère des plaines agricoles de la wilaya de Jijel.«L'avancée de la culture de la fraise risque de faire perdre à ces terres cette vocation, la fraise est une menace sur les produits maraîchers», avertit-on. Et dire que pendant qu'on fait campagne pour le «consommer local», les plants ayant servi à la culture de la fraise à Jijel, et certainement, ailleurs dans les autres wilayas, ont été importés d'Europe.«On est encore loin de maitriser les techniques des plants dans les pépinières, on se tourne donc vers l'importation», reconnait un cadre des services agricoles. Même la production de la fraise avec toute sa qualité et quantité appréciables de cette saison est encore loin de rivaliser avec les rendements en Europe. «La production tourne autour de 300 quintaux par hectares ici à Jijel, en Europe elle est le double par hectare», affirme le même interlocuteur. Si ce modeste rendement n'est pas pour le moment un motif d'inquiétude pour les spécialistes, la perte de nouvelles surfaces maraîchères au profit de la culture de la fraise est l'élément qui donne certains soucis.Il y a quelques années, Jijel était une wilaya exportatrice des produits maraîchers. Pour des raisons qui restent certainement liées à la vocation importatrice du pays, pourriez-t-on tenté d'affirmer, l'exportation de ces produits a cessé. «Nous privilégions, comme l'a dit le ministre, la satisfaction des besoins du marché local, l'agro exploitation de nos produits et ensuite nous visons l'exportation», explique le directeur des services agricoles, en réponse à notre question sur l'arrêt des explorations des produits maraîchers. «Les agriculteurs ont trouvé leur compte dans la culture de la fraise, ce fruit ne demande pas beaucoup d'espaces et d'effort, son rendement est de loin meilleur que les produits maraichers, dont la culture nous causait tant de soucis et de perte», affirme un fellah de Sidi Abdelaziz, qui s'est reconverti en producteur de la fraise.Un créneau rentablePour de nombreux agriculteurs, la production de la fraise est un créneau porteur. «Nos tomates, poivrons, haricots verts et bien d'autres produits étaient concurrencés par les produits cultivés dans des wilayas, où le climat est plus chauds qui arrivent précocement sur le marché, ce qui nous cause des pertes énormes», soutient, le même interlocuteur. Pour ce néo-producteur de la fraise, la solution passe désormais par la culture de ce fruit plus rentable. L'évolution de cette culture est passée de 38 à 323 ha entre 2002 et 2015 pour une production qui a bondi de 1200 quintaux en 2002 à une prévision de 96820 quintaux en 2015.Selon les chiffres de la DSA, la superficie de la fraise ne représente que 5% par rapport à celle maraichère, pendant que la production de ce fruit est de 8% par rapport aux produits maraichers. La filière de la culture de la fraise recense 555 producteurs dans les onze communes, où est concentrée cette activité dans la wilaya de Jijel.




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