Menace sur le pont de Sidi Rached

Nous vivons dans l'angoisse de voir, un jour, le pont s'effondrer sur nos têtes», n'a cessé de marteler un représentant des habitants qui résident sous le pont Sidi Rached.

Cette infrastructure, vieille d'un siècle, s'assoie aujourd'hui sur des piliers chancelants, traversés à la base par de larges fissures visibles à l'oeil nu. Il est vrai que le pont Sidi Rached a, depuis toujours, connu ces désordres, comme nous l'apprendra un spécialiste de la direction des Travaux publics, rencontré hier, sous le pont, qui après l'information, s'est rendu sur place pour une mission de contrôle. Mais selon les récentes complications, il y a lieu de constater que la situation devient très inquiétante, notamment pour les ménages logeant au pied des arches de ce pont symbole d'une ville millénaire, et aussi pour les centaines de piétons et d'automobilistes qui le traversent quotidiennement. Ils sont près de trente familles à côtoyer les dangers des pierres de taille qui se détachent de l'ouvrage. La plaque installée sous le pont par les services compétents portant une large inscription en rouge: »Danger: chutes de pierres», est édifiante à ce sujet. Sans verser dans l'alarmiste, les clignotants sont au rouge, quant au risque d'effondrement d'un pan du pont Sidi Rached, précisément dans sa partie située à l'entrée vers le centre-ville, sévèrement touchée par les désordres. Rappelons que des travaux de réfection ont été engagés par le passé, dont les derniers remontent au mois de mars 2007, sans pour autant arriver à stopper la tombée en ruine du célèbre pont réalisé en 1912. D'où le désarroi des familles, dont le nombre avoisine la trentaine, occupant l'espace menacé.

Ces dernières n'ont pas manqué d'alerter les autorités locales à propos de leurs inquiétudes, «sans recevoir un quelconque écho rassurant», soutient-on.

Pour l'instant, les services de la DTP procèdent à la mise en place de galets drainants visant un assèchement à la base du pont qui aurait pour effet de stopper les actions d'érosion du sol. A côté du lancement de ces travaux, notons qu'après le constat de ce mouvement «anormal» sur la culée Est du pont Sidi Rached, ainsi que la fissure très nette au niveau de l'arche central, la direction des Travaux publics de la wilaya de Constantine a lancé, au mois d'avril dernier, un avis d'appel d'offres national et international pour les besoins d'une énième réfection. Sur ce plan des missions d'expertise sont en cours. Experts italiens, chinois et français, sont au chevet de cet imposant ouvrage d'art, axe routier des plus importants de la «ville des Ponts».

Sera-t-il fermé à la circulation comme il le fut lors des derniers travaux? Probablement, si bien sûr, l'on consent à remédier sérieusement au mal.