La Mauritanie et
le Niger, deux pays voisins, sont fortement in- festés par le criquet pèlerin.
L'Algérie suit de très près la situation pour éviter tout risque d'infestation
par ces insectes capables de ravager des surfaces inestimables de pâturages et
de cultures. Les essaims de criquets peuvent atteindre un milliard d'individus
et se déployer sur plusieurs dizaines de kilomètres carrés. Les phénomènes
d'agrégation se produisent à grande échelle lorsque surviennent des pluies
importantes qui offrent des ressources alimentaires supplémentaires. Les
criquets sont redoutables pour la végétation et les cultures. Les pays qui font
les frais de ces invasions d'insectes n'ont que les insecticides comme seul
moyen de lutte pour batailler contre ce fléau. La situation en Mauritanie fait
craindre le pire aux pays maghrébins. L'invasion de criquets pèlerins, qui
sévit en Mauritanie depuis cet été et qui s'est propagée au Maroc, pourrait s'étendre
au reste de la région en cas de fortes pluies, a estimé vendredi l'ONU. S'il y
aura des pluies importantes dans les deux mois qui viennent, la situation
risque de se détériorer». «Des ailés épars pourraient apparaître dans le centre
et le sud de l'Algérie où de bonnes pluies sont tombées ces derniers jours»,
estime pour sa part un scientifique de l'Institut de protection des végétaux
(IPV).
A rappeler que fin
juin dernier, des nuées de criquets pèlerins ont été localisées au sud-ouest
d'El-Meneaa, près de Ghardaïa. Des spécialistes de la lutte antiacridienne ont
également indiqué que ces criquets migrateurs ont infesté près de 250 hectares
avec une densité de l'ordre de 150 à 200 individus par touffe de plante
spontanée. Cette invasion est jugée d'envergure « mineure », puisqu'elle est au
stade larvaire. « Ces insectes ravageurs ne pourraient atteindre l'Algérie qu'à
la fin de l'hiver prochain », nuance un spécialiste. Le ministère de
l'Agriculture affirme que des contacts sont permanents avec les services de
lutte mauritaniens pour suivre l'évolution de la situation. Depuis l'automne
2003, les criquets pèlerins rencontrent au Sahel et en Afrique du Nord, des
conditions idéales pour leur reproduction. La situation est d'autant plus
inquiétante que les conditions météorologiques sont favorables au développement
de ces acridiens, soit du vent et une hausse des températures. Avec l'arrivée
de la saison sèche, les criquets migrent vers le Maghreb. « C'est la pire des
situations que l'on ait connue depuis quinze ans, affirme Annie Monard,
acridologue à la FAO, si les conditions s'y prêtent, les insectes se
reproduiront dans des proportions bien plus grandes que l'année dernière ».
Extrêmement prolifique, l'insecte est en effet capable de multiplier ses effectifs
par dix à chaque nouvelle génération ! Si cette résurgence n'est pas maîtrisée
et que des pluies inhabituellement importantes et bien réparties tombent au
cours des deux prochains mois, la situation se détériorerait et il y aurait un
risque extrêmement important qu'elle évolue en premiers stades d'une
recrudescence dans la région du Maghreb. Selon les estimations de la FAO, trois
à quatre millions d'hectares ont d'ores et déjà été infestés, la Mauritanie
étant le pays le plus touché avec près de 1,6 million d'hectares dévastés.
En 2003, à la fin
de la période estivale (qui correspond à la période des pluies), les essaims
sont passés dans le Maghreb où ils ont rencontré, une fois de plus, des
conditions très favorables à leur reproduction. Des traitements avaient été
effectués sur des superficies considérables (6 millions d'hectares). La lutte
antiacridienne est délicate. La meilleure arme pour combattre les criquets est
la lutte préventive. Elle consiste à évaluer régulièrement les populations de
criquets existantes et, en cas de densité élevée, à traiter les zones
concernées. Des efforts doivent être entrepris pour surveiller et contrôler ce
fléau. L'Algérie a un dispositif qui est opérationnel dans les zones de survie
à l'extrême Sud, notamment à Tamanrasset et Adrar. Des moyens de lutte ont été
mis en place dans d'autres wilayas du Sud : des bases logistiques qui peuvent
faire face à toute invasion.
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Posté Le : 18/10/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine L
Source : www.lequotidien-oran.com