Algérie

Menace sur le financement du Trésor



Menace sur le financement du Trésor
Pour la quatrième année consécutive, le solde budgétaire affiche un déficit.Les exportations d'hydrocarbures ont reculé de 14,31% durant les six premiers mois de l'année en cours, a affirmé le gouverneur de la Banque d'Algérie(BA). M.Laksaci présentait, hier, le rapport annuel de l'institution monétaire devant l'APN. Les exportations totalisent 32,14 milliards de dollars durant le 1er semestre 2013, contre 37,50 milliards de dollars durant la même période de l'année écoulée. Les précisions de Laksaci confirment les inquiétudes exprimées récemment par le ministre des Finances, Karim Djoudi, sur la chute des recettes pétrolières en volume et en valeur, tandis que le rythme des importations des biens caracole à plus de 20%. Les importations ont atteint 28,38 milliards de dollars de janvier à juin 2013 contre 23,64 milliards de dollars, soit une augmentation estimée à 20% toujours selon le rapport de la Banque d'Algérie. Pour la quatrième année consécutive, le solde budgétaire affiche un déficit. Celui de l'année en cours a atteint 758,6 milliards de dinars, supérieur à celui de 2009, année de choc externe de grande ampleur, de près de 188 milliards de dinars. Ce déficit résulte de la hausse des dépenses de fonctionnement. L'évolution négative de la structure des recettes budgétaires constitue un élément additionnel de vulnérabilité face à la nouvelle augmentation des dépenses budgétaires. Le défi d'équilibrer le budget de l' Etat est d'autant plus improbable que le prix du pétrole le permettant doit être supérieur à 120 dollars/baril. D'autre part, le compte courant de la balance des paiements extérieurs a enregistré un déficit de 1,2 milliard de dollars contre un excédent de 10 milliards de dollars pour le premier semestre 2012. Cela représente un «choc» pour la balance des paiements extérieurs pour l'année en cours. Cette situation traduit la vulnérabilité de la balance des paiements où les exportations d'hydrocarbures ont été moindres et les importations de biens à la hausse. Le rapport de la Banque d'Algérie précise que le rythme de contraction s'est accru au second trimestre 2013 (- 12,55%). Le prix moyen mensuel du pétrole a fluctué entre 101,45 et 115,72 dollars/baril au premier semestre 2013. Après une hausse au premier trimestre 2013 (112,51 dollars/baril) par rapport au dernier trimestre 2012 (110,24 dollars/baril), le prix moyen trimestriel a fléchi au second trimestre 2013 à 104,60 dollars/baril. Soit une baisse de 7,03% à laquelle s'ajoute un fort recul des quantités d'hydrocarbures exportées (- 10,61%) au cours du premier semestre 2013. Par ailleurs, en valeur, les exportations d'hydrocarbures se sont contractées de 14,31% au premier semestre 2013 par rapport à la même période de l'année 2012. Elles passent de 37,50 milliards de dollars à 32,14 milliards de dollars. Cela a affecté négativement la balance commerciale, notamment au second trimestre. Tandis que les importations de biens poursuivaient leur tendance haussière dans un contexte de faiblesse structurelle des exportations hors hydrocarbures. Ils ne représentent que 0,682 milliard de dollars au premier semestre 2013 contre 0,473 milliard de dollars au premier semestre 2012. Ceci étant, les importations de biens (28,379 milliards de dollars) ont progressé de 20,04% au premier semestre 2013 par rapport au même semestre de l'année précédente (23,641 milliards de dollars). L'augmentation des importations des biens de consommation non alimentaires est de l'ordre de 8,7% et celles des biens alimentaires (16,2%). Les importations de biens d'équipements industriels, quant à elles, se sont accrues à un rythme élevé (25%), contrairement à leur contraction en 2012. De même, la structure des importations révèle une croissance significative des importations des produits pétroliers au premier semestre 2013 (90,2%) relativement au même semestre de l'année dernière. Cela confirme la tendance haussière en la matière de ces deux dernières années, corrélativement aux importations de véhicules touristiques, utilitaires et autres. Sous l'effet d'un élargissement du déficit des «revenus des facteurs» et d'une diminution des transferts nets, conjugué à la forte contraction de l'excédent commercial, le compte courant de la balance des paiements extérieurs a enregistré un déficit de 1,2 milliard de dollars au premier semestre 2013 contre un excédent de 10 milliards de dollars au premier semestre 2012. Cette contre-performance est inhérente au déficit du compte courant extérieur du deuxième trimestre 2013 estimé à 1,78 milliard de dollars contre un excédent de 0,53 milliard de dollars au premier trimestre 2013. Elle confirme la vulnérabilité de la balance des paiements extérieurs au choc externe, d'autant que le premier semestre 2012 avait enregistré un important excédent de la balance extérieure globale (8,90 milliards de dollars). M.Laksaci a souligné, par ailleurs, l'important recul du taux d'inflation durant le premier semestre 2013, soit 6,59% comme moyenne annuelle après celui enregistré en 2012, à savoir 8,89%.




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