Algérie

Menace sur la trêve



Menace sur la trêve
De part et d'autre, les accusations fusent pour dénoncer « les violations massives » attribuées aux séparatistes de l'est et l'absence de volonté de dialogue entérinée par une trêve qui exclut les insurgés de Donetsk et de Slaviansk du processus de règlement de la crise. Au lendemain de la levée de l'autorisation d'intervenir militairement en Ukraine, confortée par la chambre haute du Parlement, le regain de tension a laminé le fragile espoir de sortie de crise. Une attaque lancée contre un hélicoptère de l'armée ukrainienne (9 soldats tués) et le pilonnage de la ville fantôme de Slaviansk ont failli tout remettre en cause. Entre le Kremlin et Kiev, le fil du dialogue est toutefois maintenu. Le président ukrainien et son homologue russe doivent, à cet effet, évoquer la situation lors d'une conférence téléphonique à laquelle doivent aussi participer le président français, François Hollande, et la chancelière allemande, Angela Merkel. En même temps, des échanges diplomatiques intenses sont menés, depuis hier, pour conforter les signes d'optimisme, jugés infimes par le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, à la veille d'une réunion avec ses homologues des pays membres de l'Otan à Bruxelles à laquelle participe notamment le secrétaire d'Etat américain, John Kerry. Si le chef adjoint de la diplomatie russe, Grigori Karassine, a dit espérer la traduction sur le terrain de gestes d'apaisement, le camp occidental entend maintenir la pression. Pour le chef de la diplomatie britannique, William Hague, les Occidentaux n'avaient pas encore « vu les actes qui correspondent » aux engagements russes. « Pas de changement dans l'attitude de la Russie », a lancé le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, devant la presse, à l'occasion d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Otan à Bruxelles. Il estime que, de ce fait, « nous maintenons la suspension de la coopération pratique avec la Russie », décidée en avril à la suite du rattachement de la Crimée, « tout en laissant ouvertes les voies du dialogue diplomatique ». Il est exigé de la Russie de « faire » quatre choses : des « mesures réelles et efficaces » pour arrêter de déstabiliser le voisin ukrainien, favoriser les « conditions » pour l'application du plan de paix, l'arrêt du soutien aux groupes armés séparatistes et du « passage d'armes et de combattants » à travers sa frontière. A Bruxelles, l'Otan muscle sa stratégie de défense. Les ministres ont convenu d'une série de mesures destinée à renforcer les capacités de défense de l'armée ukrainienne (logistique, commandement, cyberdéfense...) à travers la création d'un fonds d'affectation spéciale financé par les Etats membres à titre individuel (12 millions d'euros sur deux ans). Et même si l'Ukraine est décidée de maintenir le cessez-le-feu unilatéral, les conditionnalités occidentales risquent de balayer le mince espoir de dialogue.




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