Algérie

Menace sur la production ph'nicicole



Des producteurs investis dans la filière datte peinent à écouler leurs produits stockés depuis des mois, ce qui risque d'entraîner d'énormes pertes si la situation venait à perdurer.À quelques semaines du lancement de la saison de la cueillette des dattes, les ph?niciculteurs, ainsi que les responsables du secteur agricole sont doublement inquiets pour le sort des quantités énormes de dattes, lesquelles, sous l'effet de la conjoncture défavorable que traverse le pays, se voient menacées d'altération. D'innombrables tonnes de dattes de diverses variétés récoltées la saison dernière, stockées et conservées dans des chambres froides, cherchent désespérément acheteur et ce, pour de nombreuses bonnes raisons, dont la difficulté de commercialisation de la marchandise sur les marchés locaux, nationaux et internationaux. Faute de marchés, des producteurs investis dans la filière, que nous avons approchés, peinent à écouler leurs produits stockés depuis des mois, ce qui risque d'entraîner d'énormes pertes de revenus si la situation perdure encore.
Face à cela, ils appellent à l'unanimité le wali de la wilaya à rouvrir les marchés locaux de peur de voir leurs produits détériorés, et c'est ce qui a été confirmé par certains employés des services agricoles que nous avons contactés. Selon ces deniers, "la récolte attendue pour cette saison avoisinerait les 5 millions de quintaux de dattes de différents types, dont plus de trois millions de quintaux pour Deglet Nour".
Pour eux, ces prévisions fondées sont principalement liées au nombre incroyable de palmiers dattiers que la wilaya compte : "Ces dernières années, une importante quantité de palmiers a été plantée dans le cadre du programme de l'aide agricole mis en place par l'Etat." Nos interlocuteurs soulignent que les services de l'agriculture n'ont pas lésiné sur les moyens pour faire réussir la saison agricole. Concernant la lutte contre les acridiens qui compromettent et la quantité et la qualité des dattes, les mêmes services, notent-ils, multiplient leurs interventions au profit des agriculteurs.
À cet effet, il a été indiqué que "pas moins d'un million de palmiers ont été traités contre le Boufaroua et le Myelois". Contacté, Hocine A., agriculteur de la région de Tolga, essaie tant bien que mal, lui aussi, à vendre ses dattes stockées depuis 2019 pour cause de mesures de restriction prises contre la propagation du coronavirus.
"L'interdiction des marchés toujours en vigueur et la fermeture des frontières posent problème. Comment peut-on commercialiser nos produits encore empilés dans de très nombreux cartons '" s'interroge ce jeune producteur, avant d'ajouter : "La récolte de l'année passée demeure encore stockée et risque d'être jetée, et l'on craint que la récolte de cette saison connaisse elle aussi le même sort, vu les restrictions imposées par les autorités locales.
Nous exhortons les responsables locaux, notamment le wali de Biskra, à rouvrir les marchés de vente des dattes, seule issue pouvant nous éviter des pertes qui se chiffrent en milliards, comme c'est déjà le cas pour la récolte de l'année dernière", se plaint-il.
Hocine insiste sur la nécessité de la levée des mesures "draconiennes" ayant impacté la filière datte. Il convient de rappeler que, d'après les statistiques des services de l'agriculture, Biskra regorge de pas moins de 4,5 millions de palmiers dattiers, dont 4,3 productifs.

H. BAHAMMA


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)