« Nous allons effectivement imposer à tous les exploitants d?avoir un compteur et de régler régulièrement leurs factures. A défaut, ils s?exposeront aux sanctions et mesures prévues dans ce cas. » Déjà fortement exploitée, la nappe phréatique subit un pompage excessif autant par les services publics que par des particuliers. Le plus grave dans l?affaire est que beaucoup de forages réalisés ces dernières années sont déclarés « illicites » par les services de l?hydraulique. On parle de 3 000 forages non autorisés et qui sont exploités quand même par leurs propriétaires, en particulier dans la plaine du Cheliff. Le plus gros se trouve, dit-on, dans la partie ouest de Chlef, notamment à Oued Sly, Boukadir et Sobha, et est utilisé à des fins agricoles, comte-tenu, semble-t-il, de la sécheresse qui sévit dans la région. Le directeur de l?Hydraulique, que nous avons contacté hier à ce propos, estime que le chiffre est une « estimation » de ses services, mais ne nie pas pour autant l?ampleur du phénomène. D?après lui, celui-ci s?est accentué depuis la décennie noire, compte-tenu de la conjoncture qui prévalait à l?époque. « Le problème est national et conformément à une instruction du ministère des Ressources en eau, nous avons voulu régulariser cette situation, mais aucun des utilisateurs concernés ne s?est présenté au siège des APC pour en faire la demande », nous a-t-il déclaré, ajoutant que le ministère concerné étudie actuellement une autre possibilité pour régler définitivement ce lourd dossier.RABATTEMENT INQUIETANTLes 3 000 forages illicites viennent s?ajouter aux nombreux autres ouvrages exploités légalement par leurs propriétaires. Il s?agit de 1 504 forages et de 1 112 puits recensés à fin 2004 par les services de l?hydraulique. Ils sont utilisés pour différents usages, dont les services et la revente de l?eau aux consommateurs par le biais de citernes tractables. Néanmoins, ce nombre reste très en deçà de la réalité puisque de nouvelles autorisations de réalisation de forages ont été accordées ces derniers temps, souvent en catimini, par ceux-là même qui sont censés protéger la ressource hydrique. Et l?on s?interroge sur la facilité avec laquelle certains ont pu obtenir le fameux document, malgré le rabattement inquiétant de la nappe et les instructions des autorités centrales relatives à la protection de la nappe dans cette zone sensible qui est la plaine du Cheliff. Pire encore, beaucoup d?entre eux, selon nos informations, ne payent pas leurs redevances, au point que les mêmes services envisagent à présent de recourir à d?autres moyens légaux pour amener ces derniers à s?acquitter des droits de consommation. « Nous allons effectivement imposer à tous les exploitants d?avoir un compteur et de régler régulièrement leurs factures. A défaut, ils s?exposeront aux sanctions et mesures prévues dans ce cas », souligne encore le directeur de l?Hydraulique. Mais comment en est-on arrivé là ? La conjoncture sécuritaire qu?a vécue la région ne peut expliquer à elle seule « l?anarchie » qui y règne, laquelle, selon beaucoup d?observateurs, a été encouragée par le « laxisme » de certains services concernés, en dépit des menaces qui pèsent sur la ressource hydrique.
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Posté Le : 26/05/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : A. Yechkour
Source : www.elwatan.com