Algérie

Menace sur la facture d'importation



Sur fond de la crise ukrainienne, les marchés des céréales ont enregistré une hausse notable dans la mesure où «le prix du blé tendre progressait de 1,50 euro à 266,50 euros la tonne sur l'échéance de mars et de 1,75 euro sur celle de mai à 270,50 euros la tonne, pour plus de 14.000 lots échangés. La veille, les cours du blé avaient encore grimpé à Chicago». Une fluctuation qui risque d'affecter sensiblement les programmes qui régissent l'approvisionnement en blé pour répondre aux besoins nationaux et maintenir une stabilité de la sécurité alimentaire. Une priorité indiscutable pour les pouvoirs publics qui tentent malgré la conjoncture difficile, d'assurer aux Algériens un maintien de la politique sociale et la préservation du pouvoir d'achat.Cela étant, il est indéniable que cette hausse intervient à un moment critique de l'économie nationale, qui connaît des effets dévastateurs de sécheresse, qui ont engendré des reculs importants en matière de production de blé passant d'un pic de 60 millions de quintaux en 2018 à 13 millions de quintaux en 2021. Autant dire qu'il va falloir s'attendre à un double effet d'augmentation de la facture d'importation, dans la mesure où cette dernière augmentera en volume, mais également en coût. Autrement dit, par défaut de production conséquente, l'Algérie se retrouve dans la contrainte d'importer de plus grands volumes à des prix plus chers qu'avant. Une menace de déséquilibre financier, qui risque de perturber les politiques mises en place pour renverser cet ordre établi depuis des décennies à travers l'amélioration du rendement des productions et ce à travers l'augmentation de la superficie agricole dédiée aux céréales qui est actuellement de l'ordre de 3,3 millions d'hectares, l'amélioration des rendements agricoles à 60/70 quintaux par hectare, la généralisation de l'irrigation, notamment dans les zones Ouest et Centre du pays, comme cela a été annoncé récemment par le ministre de l'Agriculture. L'objectif étant d'arriver à une production de 27 à 30 millions de quintaux au terme de l'exercice 2022. Or, en attendant l'atteinte de ces objectifs, l'Algérie ne pourra que subir et payer le prix de cette faiblesse de production, qui constitue l'ultime défi pour le secteur de l'agriculture. C'est dire à quel point l'accélération des reformes et l'application des nouveaux programmes peuvent s'avérer salutaires pour lae relance de l'économie nationale. Il est clair que dans ces termes, l'erreur n'est pas permise, et l'échec serait synonyme d'une gestion a vue et à contre courant, ou les politiques publiques ne seraient que des mesures d'appoint, qui ne correspondent nullement à la réalité du terrain. Reste à espérer que l'application des nouveaux programmes et des nouvelles mesures pour l'amélioration des capacités d'irrigation, entrant dans le cadre d'une vision nouvelle pour la gestion de ces productions stratégiques, pourrait relativement diminuer les effets de la sécheresse. Par ailleurs, et en dépit de la politique d'indépendance des hydrocarbures, il est indéniable que l'embellie des cours du pétrole ces derniers temps, pourrait également avoir un effet d'équilibre sur la balance des paiements. En d'autres termes, si la facture d'importation est appelée à augmenter, celle des exportations augmentera également, tirée vers le haut par la hausse des prix du baril. Un équilibre certes, précaire et fragile, mais qui peut s'avérer salutaire pour la conjoncture actuelle.


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