Algérie

Menace sur l'année scolaire


Le porte-parole du syndicat, Messaoud Boudiba, explique le retour à la protestation par "l'intransigeance du ministère de l'Education nationale et son incapacité à répondre aux revendications soulevées".Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) a, de nouveau, décidé d'observer une grève "cyclique" de deux jours par semaine à compter du 9 avril prochain. La date sera définie périodiquement à travers le préavis de grève. Cette décision a été prise à l'issue de son conseil national organisé samedi dernier, dont le communiqué rendu public, hier, accuse les responsables du secteur de l'éducation de "continuer à imposer leur entêtement, en outrepassant les orientations du président de la République, instaurant un climat d'impasse dont les premières victimes sont l'élève et l'école". Le Cnapeste explique sa décision de passer la vitesse supérieure de son mouvement par "la volte-face de la tutelle à l'égard de ses engagements et promesses prises lors des différentes sessions de négociations et qui traduisent la volonté de décomposition, mais aussi par sa multiplication des méthodes d'exclusion, de marginalisation et d'étouffement de la liberté d'exercice syndicale, ainsi que par les restrictions dont sont victimes nos représentants syndicaux et les sanctions imposées par l'administration à nos adhérents et représentants dans les wilayas". Le communiqué ajoute que, compte tenu des répercussions de la situation dans toutes les wilayas, les membres du Conseil national, réunis en session depuis le 26 février 2018, ont suivi avec beaucoup de préoccupation "les violations graves des lois de la République algérienne qui ont consisté en la prise de mesures arbitraires et anticonstitutionnelles, à l'instar des méthodes utilisées pour la ponction des salaires des enseignants".
En outre, le conseil national du Cnapeste a exprimé "sa solidarité totale et inconditionnelle avec les étudiants de l'Ecole nationale supérieure et les médecins résidents, et appelle les autorités supérieures du pays et tous les soucieux du sort de l'école algérienne à intervenir afin d'arrêter cette impasse et ces complots, en faisant porter aux responsables du secteur de l'éducation nationale les conséquences de la décomposition programmée".
Cela étant, le porte-parole du Cnapeste, Messaoud Boudiba, a expliqué dans une déclaration le retour à la protestation par "l'intransigeance du ministère de l'Education nationale" et son incapacité à répondre aux revendications soulevées". D'autres voix au sein du conseil national ont expliqué le choix de cette méthode de protestation par son impact sur la tutelle et sur l'adhésion d'un plus grand nombre d'enseignants, d'une part, et, d'autre part, par les faibles incidences sur l'élève et l'enseignement, en ce sens que l'administration ne pourra avoir recours aux méthodes de coercition habituelles (licenciement et remplacement) et l'élève ne pourra perdre ses cours.
Le nouveau round de protestation auquel a recours le Cnapeste intervient, en effet, après une situation d'impasse à laquelle ont abouti les deux séances de dialogue et de concertation du 4 et 11 mars, qui étaient à deux doigts de finaliser le PV portant satisfaction des revendications soulevées lors de la grève observée le 30 janvier dernier.
Mais elles ont achoppé sur les deadlines impartis aux travaux de la commission de promotion des enseignants.
D'où la décision du syndicat de se référer à nouveau à son instance délibérante dont la session portait sur l'évaluation de la situation actuelle, marquée, comme on le sait, par "le blocage" qui a suivi le gel de la grève. À ce titre, le conseil national a tranché sur la base des rapports des conseils de wilaya, qui ont eu lieu le 17 mars, et a annoncé sa nouvelle stratégie marquée par la volonté d'aller vers l'escalade graduelle, à travers des actions de protestation qui vont du boycott de l'administration à une grève cyclique de deux ou trois jours par semaine, pour ainsi contraindre la tutelle à répondre favorablement à leurs doléances.
A. R.
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