Algérie

Menace grandissante d'AQMI






Lorsqu’on en janvier 2008, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), qui s’est muté en Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI), avait contraint les organisateurs du traditionnel Rally Paris-Dakar, à annuler la manifestation, ils avaient supprimé les étapes mauritaniennes une année auparavant, il fallait à ce moment-là prendre la mesure de la menace terroriste au sérieux. Le groupuscule dirigé à l’époque par Mokhtar Bel Mokhtar, qui a longtemps travaillé sous la coupe de l’émir de la zone sud de l’ex-GSPC, Amar Saïfi, alias Abdelrezak El Para, capturé en fin 2004 au Tchad puis remis aux autorités algériennes, n’avait pas commis un larcin. Il jetait les bases de ce qui allait devenir la plus sérieuse menace qu’aura connue toute la région du Sahel. Aujourd’hui, la filière sahélienne compterait, selon des estimations de spécialistes de l’organisation terroriste, plus de 800 membres issus de plusieurs nationalités : des Algériens, des Maliens, des Mauritaniens, des Nigériens, et des Burkinabais. AQMI opère aujourd’hui sur un vaste territoire allant de la Mauritanie, en passant par le Niger, le Mali, l’Algérie, le Tchad, jusqu’au Burkina Faso. D’une grande mobilité, les factions de l’organisation terroriste se fondent facilement dans les populations locales. La branche d’Al Qaîda au Maghreb dans cette région opère avec deux groupes. Le premier est dirigé par Mokhtar Belmokhtar, un ancien émir des Groupes islamiques armés (GIA) dans la région du Sud. Originaire de Metlili, dans la région de Ghardaïa, Mokhtar Belmokhtar a longtemps activité dans sa région en se distinguant par plusieurs actes de terrorisme, embuscades contres les services de sécurité, massacres et assassinats, avant de se déplacer plus vers le Sud. Le deuxième est dirigé par Abdelhamid Abou Zeïd, l’un des chefs les plus radicaux de l’organisation terroriste. Né à Tougourt, aujourd’hui âgé de 44, l’émir d’AQMI n’est pas sorti du néant. Abou Zeïd a dirigé à 24 ans le comité local du Front islamique du salut (parti dissous) avant de prendre le chemin du maquis juste après l’attaque qui avait ciblé en 1991 la caserne de Guemmar à El oued. Il a longtemps activé dans la région de Batna, et ce n’est qu’en 2006 qu’il est nommé à la tête de katibat Tarek Ben Zeïd du GSPC à l’époque. Il serait aujourd’hui à la tête d’une faction de 200 membres, mauritaniens dans leur majorité, mais aussi algériens et maliens. Il serait, également, le premier responsable du GSPC qui, selon des spécialistes, a ouvert ce qui est appelé le front du Niger. Les deux chefs de l’organisation terroriste, comptabilisent chacun environ 20 ans au maquis, en somme le temps qu’il faut, surtout ces dernières années, pour tisser des réseaux et se connecter à la contrebande de tout genre qui sévit dans le vaste territoire du Sahel. L’implication de certaines notabilités locales influentes, la pauvreté et les problèmes politiques au nord du Mali et du Niger ont facilité le terrain à Al Qaîda au Maghreb islamique. Le financement par le biais de la prise d’otages, les rançons en tout genre lui ont donné une force de frappe qui menace, aujourd’hui, l’instabilité des Etats de la région. Des dizaines de millions d’euros générés par les enlèvements des étrangers permettent à AQMI d’acquérir un arsenal militaire qui lui permet de mener des attaques contre l’armée malienne et mauritanienne. AQMI tend à devenir non seulement une menace dans le Sahel, mais bien au-delà.                        
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