Algérie

Menace d'une grève illimitée



La centrale syndicale a connu hier un mouvement inhabituel. Encore une fois, le problème de la représentativité refait surface au niveau du vieux syndicat dont la démarche ne cesse d'être contestée ces derniers jours. Les coordinateurs et les secrétaires généraux représentant quelque 37 000 travailleurs de la sécurité sociale se sont donné rendez-vous, hier matin, au siège de l'UGTA. Ces représentants réclament une fédération nationale qui sera élue par la base. Ils contestent le travail de la commission nationale provisoire chargée de la préparation de leur congrès. «La commission composée essentiellement de retraités a dévié de ses missions», estiment les rédacteurs de la déclaration rendue publique dont une copie a été remise aux responsables de la centrale syndicale. «Nous demandons le départ des membres de cette commission et la désignation de vrais représentants qui soient en mesure de prendre en charge les revendications des travailleurs de notre secteur», exigent les travailleurs de la sécurité sociale. Ces derniers regrettent le fait que depuis 2006 leur secteur demeure sans fédération. «Cette commission désignée en 2008 ne représente pas la base», révèlent les représentants des sections syndicales. «Il n'y a pas de représentation nationale. On est constamment harcelés par l'administration et la tutelle. On nous oblige à  travailler même en dehors des horaires de travail pour satisfaire le ministre de tutelle», déplore un syndicaliste. Certains représentants menacent de quitter l'UGTA pour une adhésion au Snapap. «Après la mort de Benhamouda, j'ai proposé aux travailleurs de rendre leurs cartes d'adhésion», témoigne un protestataire. D'autres, par contre, cherchent à  rendre sa vocation à  cet organisme dans l'histoire du syndicalisme en Algérie. «L'UGTA appartient aux travailleurs et c'est aux travailleurs de décider de son sort», juge un  représentant. Dans les deux cas, l'action des travailleurs de la sécurité sociale rend compte du déphasage existant entre la base et les hauts responsables de l'UGTA.
Les travailleurs réclament également l'augmentation des salaires. Ils demandent une hausse selon le point indiciaire 40 au lieu de 31 avec effet rétroactif à  partir de 2008. Pour leur part, les femmes syndicalistes sont revenues sur les conditions socioprofessionnelles dans lesquelles elles évoluent. La hogra, le favoritisme et l'injustice sont, entre autres, les points dénoncés par ces femmes, notamment les éducatrices qui réclament la réduction des horaires de travail à  cinq heures par jour. «Notre métier est épuisant. Et nous n'avons pas le droit de réclamer quoi que ce soit. Nos enfants et nos petits-enfants sont interdits de fréquenter les crèches de la sécurité sociale, tandis que d'autres en profitent», déplore une éducatrice.


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