BATNA
Menâa, une oasis au cœur des montagnes
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Une seule valeur semble être pérennisée et jalousement conservée, dans cette belle oasis, presque encerclée par la roche et des étendues arides. Le travail de la terre.
Menâa est une prouesse architecturale, mais aussi un phénomène écologique. En quittant Batna pour se diriger vers le Sud, le voyageur croit, dur comme fer, que c’est les palmiers et les dunes de sable qui vont faire le paysage. L’Aurésien de l’Algérie profonde avait décidé autrement et depuis des siècles. En effet, tous ces hameaux et dechrate semblent êtres accrochés aux sommets des collines et cela maîtrise parfaitement et harmonieusement l’exploitation de l’eau si rare mais si chère ici, mais qui vaut son pesant d’or dans cette région.
À plus de 80 kilomètres au sud-ouest de la capitale des Aurès et ses 13 510 habitants, Menaâ est considérée comme l’une des plus anciennes communes de la wilaya de Batna. Une seule valeur semble être pérennisée et jalousement conservée, dans cette belle oasis, presque encerclée par la roche et des étendues arides : le travail de la terre. Au bureau du premier adjoint au maire, Aksa Abdellah, chargé d’assurer l’intérim, un va et vient incessant des citoyens de Menaâ, surtout des petits propriétaires terriens et producteurs d’abricots de montagne. “Depuis une semaine, l’inquiétude des fellahs est montée d’un cran. Après avoir travaillé durement et laborieusement, une grande récolte d’abricots est annoncée aussi bien à Menaâ que dans ses différentes mechtas avoisinantes, à savoir amendane, aslaf, nara et bien d’autres, sauf qu’il y a une seule unité de transformation et son acquéreur fait un chantage qui ne dit pas son nom aux producteurs, pour que dans les meilleurs des cas, ils bradent le fruit de leur travail à des tarifs très réduits”,nous explique M. Aksa. En effet, une petite unité de transformation (jus, nectar, compote, confiture…), qui, dans un passé récent, était créatrice de richesse, est devenue source de problèmes et de surenchère. Au village, la tension monte. Pour ne pas faire dans la complainte, aussi bien l’adjoint au maire, qui n’était pas notre unique interlocuteur, que ses collaborateurs nous informent que pas mal de secteurs ont connu une nette amélioration.
À titre d’exemple, durant l’année scolaire écoulée, aucune agglomération aussi lointaine soit-elle n’avait connu des difficultés en matière de transport scolaire, hormis le douar de Malou Azlef connu pour son terrain escarpé. De même pour le transport public et vers les trois principales destinations à savoir, Batna, Arris, Biskra où plus de 30 bus assurent un transport régulier. Cependant, ces véhicules, selon les responsables du transport au niveau de la commune, voient leur durée de vie réduite, vu l’état déplorable du réseau routier. Concernant la prise en charge et la protection de l’ancien village et aussi le douar d’Amendane comme zone protégée, les responsables au niveau de l’APC de Menaâ disent ne pas y croire. Aussi bien pour l’architecture que pour l’oued Abdi qui souffre et meurt en silence, vu la pollution galopante due en grande partie aux décharges sauvages, car aucune décharge contrôlée n’existe à Menaâ.
Selon un membre de l’association Aures awragh (Aurès vert) et en sentence assez crue, il dira : “Il ne faut rien attendre des différentes tutelles, les responsables sont loin d’ici, barricadés dans leurs bureaux climatisés. Aussi bien pour l’agriculture, et je peux vous assurer que les responsables ignorent qu’il y a production d’abricot à Menâa, que pour les responsable du tourisme qui ne viennent ici que pour organiser des zerdas et détruire encore plus le site…” Pour rappel, la grande ethnologue et amie de la Révolution algérienne, Germaine Tillion, avait vécu dans cette même région et pendant plus de 7ans, mais rien, absolument rien ne l’indique.
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Posté Le : 07/12/2012
Posté par : laroussi
Ecrit par : liberté
Source : liberté