Algérie

Mémoire défaillante



Lors d'une rencontre culturelle organisée, mercredi dernier, au Musée des beaux-arts autour de l'histoire de l'Ecole des beaux-arts, animée par le professeur et consultant Omar Hachi, les invités ont pu suivre le portrait présenté en diagonale de cette institution bozariste qui a vu défiler des plasticiens dans la période coloniale et post-indépendance. C'est de bon aloi de convoquer l'histoire d'une structure ayant formé des artistes peintres qui ont légué leur savoir aux générations actuelles. C'est bien de nous édifier sur le background des personnalités ayant marqué l'institution. C'est pertinent aussi de nous mettre au fait de l'atmosphère régnante à l'époque, mais il aurait été meilleur de ne pas faire l'impasse sur des figures que d'aucuns jettent leur parcours aux orties, au moment de porter d'autres personnalités aux nues. Mais le passé nous rattrape toujours, car si l'artiste nous est cher, la vérité nous est plus chère encore. En furetant certaines archives, nous prîmes connaissance que les trois premiers professeurs algériens, ayant professé au niveau de l'Ecole des beaux-arts d'Alger, à laquelle fut rattachée en 1938 l'Ecole d'artisanat dite indigène, ne sont autres que Omar Racim, Cherrad dit Sefti et Mohamed Kechkoul qui dispensèrent dans leurs filières respectives des cours de calligraphie, de reliure d'art musulman et de décoration mauresque et de sculpture. L'artiste peintre, Mohamed Ranem, a beaucoup de choses à dire sur le talent et la contribution dans les arts appliqués de Mohamed Kechkoul. Mais ce qui est désolant, c'est lorsqu'on apprend de la bouche d'un professeur enseignant l'histoire de l'art aux beaux-arts dire, sur une note de regret : « Je suis navré d'avoir un tiroir vide concernant cet artiste. » Et passe des artistes, les frères Mostapha et Mohamed Lamine Moumna ou encore Brahim Ben Hamidou Kezerli, dont l'estampe artistique est occultée. Serait-ce par courte mémoire ou tout simplement parce que cela suscite de la gêne, lorsqu'on évoque des artistes que certains qualifient par méchanceté de « scribouillards, tout juste bons pour la ronde-bosse » ' N'est-ce pas aussi qu'il aurait été plus judicieux de remettre les pendules à l'heure ' A contrario, on serait tenté de revisiter les propos de William Shakespeare disait : « Le temps, monseigneur, a sur le dos un sac où ce monstre géant d'ingratitude enfouit sans cesse des aumônes pour l'oubli ».


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