Algérie

Mémoire d'ascenseur



La cession des biens immobiliers aux locataires et le vide juridique quis'en est suivi pour codifier la gestion des parties communes est à l'origine demoult problèmes vécus par les colocataires. L'entretien des ascenseurs résume à lui seul toute la problématique. Un vieuxretraité ayant exercé depuis 1964 à Oran dans le créneau n'a pas d'aviscontraire pour dire que le métier meurt. Brossant la problématique, ce vieuxmonsieur dira que «bien avant l'indépendance du pays, Oran comptait 7entreprises privées d'installation et de maintenance d'ascenseurs». «Bien sûr,précise-t-il, la construction des tours d'habitation a grandement boosté lemétier et la marque la plus connue et qui continue de l'être est l'entreprisesuisse Roux Combulasier Schindler». Une fois l'indépendance du paysacquise, ces entreprises furent nationalisées sous le sigle de SNARI quicontinuait à entretenir les ascenseurs pour le compte des HLM et autresorganismes étatiques . «L'Etat s'occupait de tout,puisque la loi sur la cession des biens de l'Etat n'était pas encorepromulguée. Ouvrage d'art avec poignée en cuivre et bois d'ébène, l'ascenseurfaisait partie du décor ambiant des grandes tours et où le concierge del'immeuble, qui n'existe plus d'ailleurs, ou presque, veillait à la sécuritédes lieux. Durant les années 80, l'OPGI encore propriétaire du grand parcimmobilier s'occupait toujours de la tâche. La Sonelec était entre-tempsdevenue l'entreprise-mère en charge de la maintenance des ascenseurs, passeulement au niveau des immeubles d'habitation mais prestait aussi pour leshôpitaux, les hôtels, les aéroports avec les escaliers mécaniques, notamment. Mais, depuis la cession des biensde l'Etat et la disparition du syndic, la situation s'est détériorée à l'imagedes sièges d'administrations publiques nichées aux étages supérieurs. Même sil'Etat a consenti dans un dernier effort à remplacer les vieux ascenseurs parde nouveaux de marque turque, les choses n'ont pas trop évolué. Les toursconstruites par les Chinois sont livrées avec des ascenseurs automatiques maistrès fragiles, car il suffit qu'un noyau d'olive se coince dans les rayures deportières pour que la panne survienne. La formation de réparateur d'ascenseursn'existe pas en tant que telle, mais il suffit d'avoir un diplôme en électricité,électronique ou en électromécanique pour pouvoir apprendre le métier sur letas.Les colocataires n'arrivent que rarement à se mettre d'accord pours'offrir une convention avec un réparateur. A Oran, il existe 4 entreprisesprivées, souvent dirigées par d'anciens employés du secteur public. L'un d'euxnous dira que les comités de quartier «informels» n'ont pas d'existence légalequi puisse nous permettre la garantie du paiement de la prestation. «Nouspréférons contracter une convention avec un organisme public comme les hôpitauxou les hôtels particuliers qui payent nos prestations. Travailler pour descolocataires est toujours problématique, car ces derniers ne sont jamaisd'accord et il suffit qu'un seul se dérobe pour que tout tombe à l'eau.  Il y a des exemples comme la tourdes falaises où fonctionne encore l'ascenseur grâce à la volonté descopropriétaires. Mais une hirondelle ne fait pas forcément le printemps. Pourles gens du métier en charge de l'administration des biens immobiliers la solutionréside dans la promulgation d'une législation régissant spécialement la gestiondes parties communes comme la généralisation des administrateurs de citécommunément désignés sous le vocable de syndics.


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