Algérie

Mémoire



18 juin 1845: «Enfumades» de la grotte de Ghar-el-Frechih Les annales de la conquête de notre pays par la France coloniale sont parsemées d’assassinats en masse, de viols et de pillages. Pour soumettre la résistance des Algériens, le criminel Bugeaud déclencha à partir de 1841 une «guerre de ravageur» fondée sur la razzia et la dévastation méthodique des contrées rebelles. En 1845, les soulèvements populaires se généralisent un peu partout dans les «régions pacifiées» à l’appel des Zaouias. Autour de Boumaza, un chef de la confrérie des Derkaoua, les tribus de la région de l’Ouarsenis -Ténès, Cherchell et Miliana-, se fédèrent pour embraser la plaine du Dahra. Le soulèvement surprend les envahisseurs. La réaction de Bugeaud, stationné à Chlef, est celle d’un digne assassin nazi. Le 11 juin 1845, il interdit à ses troupes de faire dans le détail: « Si ces gredins se retirent dans leurs cavernes, imitez Cavaignac aux Sbéhas! Enfumez-les à outrance comme des renards.» Les représailles de l’armée française sont brutales et sanguinaires: Plus de 2000 personnes civiles, entre hommes, femmes et enfants, des Ouled Riah, qui se sont réfugiées dans Ghar-el-Frechih, dans le Dahra, sont asphyxiées par le colonel Pélissier. Un soldat écrit: «Les grottes sont immenses; on a compté 760 cadavres; une soixantaine d’individus seulement sont sortis, aux trois quarts morts; quarante n’ont pu survivre; dix sont à l’ambulance, dangereusement malades; les dix derniers, qui peuvent se traîner encore, ont été mis en liberté pour retourner dans leurs tribus; ils n’ont plus qu’à pleurer sur des ruines.» Après son crime, Pélissier déclare, toute honte bue, devant la France officielle de l’époque: «La peau d’un seul de mes tambours avait plus de prix que la vie de tous ces misérables.» Il sera décoré du grade de maréchal et installé gouverneur général de l’Algérie de 1860 à 1864. Le 12 août 1845, Saint-Arnaud, à son tour, près de Ténès, transforme d’autres grottes «en un vaste cimetière». Cinq cents civils y furent enterrés. Mais le précurseur de ces procédés génocidaires est le tristement célèbre général Cavaignac qui avait brûlé des tribus résistantes, de Ténès, une année plus tôt.


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