Notre football vit dans un grave climat de peur sans précédent. La violence qui sévit n'est pas ponctuelle. Elle n'est pas un simple accident de parcours, elle est bien ancrée et tout simplement chronique.
L'onde de choc provoquée par ce qui s'est passé à Saïda risque de se généraliser et «tuer» définitivement la pratique footballistique algérienne. Qu'on se le dise quitte à rajouter une couche, les responsables à quelque niveau que ce soit doivent avoir le courage de se montrer plus fermes, plus intransigeants. Ils se doivent de rétablir et imposer de manière radicale la discipline, le respect de l'éthique des règlements. Il faut une impunité zéro et plus que jamais bannir l'indifférence et la politique des deux poids deux mesures. C'est bien de sanctionner (huis clos) un public dangereux, prêt à s'emporter, à flamber à la moindre étincelle, mais il serait encore plus commode, plus important de revoir le profil de l'entraîneur, et surtout de celui des dirigeants, dont les comportements sont souvent écœurants voire… irresponsables. Sur le terrain, le spectacle est devenu ces derniers temps d'une rare indigence. Dans les tribunes, l'ambiance est des plus détestables et d'une violence rare. Aussi, les étranges manœuvres en coulisses ne font qu'empirer une situation déjà nauséabonde. La menace est suffisamment forte et la fin de saison en cours est difficile à supporter mentalement. D'autant qu'elle provoque un profond dégoût. C'est vrai que ce n'est pas une mince affaire de régler le problème de la violence. Ce n'est pas en un coup de baguette magique ou simplement en claquant des doigts qu'on arrivera à vaincre la bête immonde. Que tout le monde prenne ses responsabilités. Les prochaines demi-finales de la Coupe d'Algérie (CRB-CSC et ESS-USMH) se préparent déjà sur fond électrique et se présentent comme deux matchs couperet. La passion exacerbée chez les uns et les autres risque une fois encore d'entraîner les pires débordements liés à des inconditionnels livrés à eux-mêmes, telles de véritables hordes sauvages. Souhaitons tout de même que les demi-finales en question offriront à tout un chacun un football propre, brillant sur fond de fête et de seule rivalité sportive. D'ici là, dirigeants, staffs et joueurs doivent appeler au calme, à l'esprit sportif et peser le moindre propos, la moindre déclaration. Ne dit-on pas que c'est dans la difficulté qu'on crée des relations fortes entre les hommes, pas dans les succès. A bon entendeur, salut.
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Posté Le : 19/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdenour Belkheir
Source : www.lesoirdalgerie.com