Algérie

Même son enterrement a fait consensus ABDERREZAK BOUHARA INHUME HIER À EL ALIA



Même son enterrement a fait consensus ABDERREZAK BOUHARA INHUME HIER À EL ALIA
L'inhumation, hier, au cimitière d'El Alia
Une foule nombreuse a accompagné, hier, le défunt Abderezzak Bouhara à sa dernière demeure.
Décédé dimanche à Alger, à l'âge de 79 ans, après un malaise cardiaque, le sénateur du tiers présidentiel a été inhumé hier en début d'après-midi au carré des martyrs du cimetière d'El Alia. Aux côtés des membres de la famille du défunt, étaient également présents des personnalités nationales politiques et des moudjahidine. Le regretté, largement pressenti pour remplacer Abdelaziz Belkhadem à la tête du parti du FLN, a fait le consensus autour de lui de son vivant et même lors de son enterrement. Toutes les parties rivales du FLN en crise aiguë, ont pris part aux obsèques de l'ancien ministre de la Santé également wali du Grand-Alger. Le sort a voulu que M. Bouhara ne verra pas son parti sortir de la crise où il s'enfonce encore. Abdelkrim Abada, coordinateur du Mouvement de l'authenticité et de redressement, dont le nom a été cité pour succéder à Belkhadem, a reconnu hier que «son mouvement a souhaité voir M.Bouhara prendre les rênes du parti, mai hélas...». Belkhadem de son côté regrette en la perte de M.Bouhara «un symbole d'envergure nationale».
En plus des autorités militaires et civiles, on a remarqué la présence aux obsèques d'anciens ministres et chefs de gouvernement à l'image de Mouloud Hamrouche, Mokdad Sifi et Ali Benflis. Il est noté aussi la présence de personnalités nationales politiques et des moudjahidine. Abderazak Bouhara, un des acteurs de la guerre de Libération a publié ses mémoires. Le défunt fut commissaire politique, puis chef du 39e bataillon sur les frontières est du pays. L'homme cumulait un parcours militant et politique des plus concluants. Moudjahid de la première heure, le fils de Collo, dans la wilaya de Skikda a rejoint la Révolution en 1955. Après les années de maquis dans le Nord-Constantinois, puis dans les Aurès, il finit commandant du 39e bataillon à la frontière est du pays. Après de brillantes études à l'école militaire de Homs, en Syrie, d'où il sort major de promotion, à l'Académie militaire du Caire, en Egypte, puis à la prestigieuse Ecole d'état-major de Paris, il revient au pays pour, d'abord, occuper le poste d'aide de camp du président Ahmed Ben Bella. Puis, il enchaînera les fonctions et les missions au sein de l'armée. Chef d'état-major de la 3e Région militaire de Béchar en 1964, il sera également désigné attaché militaire dans deux grandes capitales: Paris et Moscou. En 1967, il est désigné commandant de la brigade de l'ANP qui sera envoyée en Egypte pour participer à la guerre israélo-arabe. En 1970, il occupera son premier poste politique lorsqu'il sera désigné ambassadeur d'Algérie à Hanoi. En 1975, il sera nommé wali du Grand-Alger jusqu'en 1979. Entre-temps, il mettra fin à sa carrière militaire avec le grade de lieutenant-colonel, le plus haut pour l'époque. C'est avec l'arrivée au pouvoir de Chadli Bendjedid, au début de l'année 1979, que Abderrezak Bouhara entrera au gouvernement comme ministre de la Santé. Un poste qu'il occupera pendant des années. Cela, avant d'entamer une assez longue traversée du désert. Période pendant laquelle il se contentera de militer au sein de l'ex-parti unique, le FLN, où il occupera plusieurs postes de responsabilité au sein du comité central et du bureau politique. Connu pour ses idées de gauche, il était une figure marquante du parti où il est considéré comme chef de file de ce courant à l'intérieur du parti. Mais ses activités seront brutalement interrompues par un terrible drame familial: en 2001, le défunt perdra ses deux filles lors des douloureuses intempéries qui ont endeuillé le quartier de Bab El Oued, à Alger. Bouhara refera toutefois surface en 2004, lorsqu'il sera désigné sénateur dans le tiers présidentiel. Au Sénat, où il sera reconduit, il occupait, jusqu'à ses derniers jours, le poste de vice-président. Cette personnalité nationale de premier plan aura été par ailleurs, toujours considérée comme l'un des piliers du FLN où elle jouissait d'une grande estime. Son nom était d'ailleurs celui qui revenait souvent, depuis quelques jours, comme le plus probable successeur au secrétaire général déchu, Abdelaziz Belkhadem, à l'issue de la dernière session du comité central et à laquelle le défunt avait pris part.


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