Algérie

Même résiduel, le terrorisme tue encore



Même résiduel, le terrorisme tue encore
L'attentat terroriste de dimanche soir à Constantine charrie avec lui son lot d'interrogations et la résurgence chez l'Algérien de vieux démons. La cible: un commissariat de police. Modus operandi: un kamikaze. L'attentat-suicide qui aurait pu provoquer un carnage, n'était-ce la vigilance d'un policier en faction, survient dans un contexte particulier fait d'instabilité sociale et d'un regain d'activisme djihadiste signalé aux frontières Est du pays dû au redéploiement des hommes de Daech, fuyant les fronts irakien et syrien, et au retour aux affaires de la branche locale d'Al Qaïda précisément au Mali et dans les autres pays d'Afrique.Le choix même de Constantine suggère la présence d'une cellule active de l'EI puisqu'il n'est pas le premier d'une liste qu'on craint bien chargée. L'assassinat d'un policier quelques mois plus tôt avait braqué les lumières sur une cité d'ordinaire épargnée par la chronique terroriste. La proximité même des élections veut que Daech passe à l'action à travers des attentats à forte plus-value médiatique d'autant plus que le procédé rappelle les heures les plus sanglantes de la décennie noire. Le passage à l'acte s'inspirant du mode opératoire observé par les soldats d'El Baghdadi ne laisse aucun doute sur la présence d'une organisation criminelle structurée possédant une base de repli et une logistique suffisamment performante pour s'attaquer à un commissariat. Là, on est loin du scénario du loup solitaire, en attendant les résultats de l'enquête et de connaître surtout le profil du kamikaze, et tout porte à croire qu'on risque d'assister à d'autres attentats-suicides les prochains jours.L'état d'alerte sera certainement porté à son paroxysme parmi les services de sécurité mais une vigilance citoyenne est plus que nécessaire, voire complémentaire, pour déjouer d'autres attaques. Cet attentat vient rappeler que la menace terroriste n'est pas à inscrire au passé simple et que même si le terrorisme est résiduel, il peut encore tuer. Les Algériens sont donc appelés à faire barrage à ces tentatives d'embraser le pays, d'où qu'elles viennent, et n'ont d'autres choix que de s'impliquer dans la lutte antiterroriste par les moyens dont ils disposent. L'autre probable enseignement à tirer de ce retour de la violence terroriste urbaine est à chercher dans la volonté de Daech de desserrer l'étau sécuritaire autour des frontières alors que les patrouilles militaires multiplient les prises d'armes de guerre dans le Sud algérien.


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