«Même les morts ont des cartes d'électeur en Algérie»

Le pouvoir algérien doit retenir les leçons du Printemps réalisé par des jeunes ayant cassé le mythe des indétrônables dictateurs arabes.S'il ne veut pas connaître le même sort que les régimes Ben Ali ou Moubarak, il doit, pour une fois, s'incliner devant la volonté du peuple confisquée depuis1962.» Tels sont les propos d'Abdallah Djaballah, hier à Sétif, où il a animé son premier meeting populaire. Le n°1 du Front de la justice et du développement (FJD, non agréé) pointe du doigt l'administration : «Un corps électoral de 21 millions d'électeurs pour une population de 35 millions d'habitants, soit plus de 60% de la population, n'existe nulle part ailleurs.
Avec presque le même nombre d'habitants, le corps électoral du Maroc ne dépasse guère les 15 millions. D'où sortent ces 4 ou 5 millions de nouveaux électeurs '» s'interroge Djaballah, qui ne manque d'indiquer que «même les morts ont des cartes d'électeur» en Algérie. «L'ouverture politique est un leurre car un fossé sépare le discours du président de République de la réalité du terrain. Les décideurs de l'ombre, qui ont peur du changement, font tout pour que les nouveaux partis ne rentrent pas en force lors des législatives. La preuve, ils ont installé la commission de surveillance des élections avec exclusivement des partis proches d'un pouvoir sclérosé», a dit l'orateur, qui s'attaque au HMS et au FLN sans pour autant les citer : «Le FJD n'est pas un adepte du bricolage ou des alliances contre nature.
Il est hors de question de s'allier avec une aile du pouvoir source des déboires du pays miné par le clanisme et les élections truquées. Le FJD, qui veut construire un Etat islamique comme annoncé dans la déclaration du 1er Novembre 1954, est l'alternative à un système pourri. On ne veut pas revivre les scénarios des élections précédentes. Ne faites plus confiance aux tenants du pouvoir qui n'ont rien fait de bon pendant 50 ans. Ceci est valable pour les laïcs.»