Algérie

Même les émigrés algériens préfèrent la Tunisie


Il n'est pas un seul titre de presse tunisien, cet été, qui n'exhorte àsaluer l'arrivée en masse des Algériens dans « «Tounès El khadra», devenue cesdernières années, par la force des «fatalités» touristiques nationales, ladestination privilégiée, de nos concitoyens.Il est vrai que le million de touristes algériens, annoncé en Tunisiecette année, par l'Office du tourisme de ce pays, et dont le flux se confirmedéjà, fortement en ce mois de juillet, ne laisse personne indifférent, même sile vrai bilan reste à faire. «Le coup de chaud» de cet été dans le Polygoneaura profité, en tout cas, prioritairement à nos voisins, comme le confirmepour nous, le responsable du bureau de l'ONTT à Alger, M. Ziad Benhacine,interrogé sur le sujet, qui rappelle, nonobstant les effets de la canicule surle «nomadisme» estival des Algériens, la qualité du travail de préparationeffectué en amont. C'est le «Work Shop» organisé à l'Hôtel Aurassi, pendant leSITEV (Salon international du tourisme) du mois de mai 2007, au cours duquel, àl'invitation de l'Office tunisien, des professionnels du tourisme, «toursoperators», et directeurs d'établissements hôteliers des deux pays, ont affinéles stratégies, qui ont permis de confirmer, affirme-t-il, l'efficacité desagences de voyages algériennes, qui sont pour beaucoup dans la dynamique actuelledu «produit» tunisien, jusqu'à devenir des partenaires incontournables, rendantcaduc l'installation d'agences tunisiennes en Algérie. Il faut avouer que dansce registre, la perspicacité commerciale des Tunisiens à jouer un maximum dansla décision de fermer leur deux seules «enseignes», qui ont tenté, par lepassé, de s'implanter, sans succès, dans la capitale algérienne, ces dernièresannées. Les subtilités du «business», comme prévu ont fait le reste,définissant exactement les rôles de chacun des partenaires, ni mieux ni pirepour les opérateurs algériens, et qui consistent essentiellement, à drainer,canaliser, orienter, et encadrer, vers un marché hautement structuré, le grand«flux migratoire» des vacanciers algériens, pour de bon converti à la«religion» des voyages organisés, des réservations anticipées, et au langageésotérique du «Voucher» et du «all inclusives» etc... Dans un pays où lesecteur du Tourisme emploie le tiers de la population active, les Algérienssont, aujourd'hui, des centaines de milliers à emplir les complexestouristiques et les hôtels de luxe à Hammamet, Sousse, Nabeul, Gammarth, et àêtre attendus, aussi, par de nombreux logeurs occasionnels tunisiens, réputéspour négocier au prix fort, la location, l'été venu, de leurs appartements, deleurs maisons, et des étages de villas, et de préférence à proximité de lagrande bleue. Pour l'anecdote, la «choqua mafroucha», comme disent lesTunisiens, totalement équipée, donc, est proposée, cet été, aux environ de2.000 dinars tunisiens la semaine, soit 12.000 de nos dinars, quant celle-cin'est pas trop loin de la mer.  Avec le recul avéré, vers la«destination Tunisie» des grandes processions de touristes européens, toutenationalités confondues, qui ont décidé ces dernières années d'aller voirailleurs, ce sont les émigrés algériens, se réjouit «Essabah» le journaltunisois arabophone, qui font l'événement. Influençant pour de bon, cet été2007, ils «squattent» nombreux, rapporte ce journal, «tous les espaces, et sontvisibles sur les plages, aux activités de détente et de loisirs, aux terrassesde cafés» etc... En vérité, même si le phénomène est récent, nos émigrés sontde plus en plus nombreux, à choisir les rivages tunisiens, directement, àpartir de leur lieu de résidence, en Europe et surtout en France, mettant ainsileurs pas sur ceux de leurs concitoyens, délaissant, pour certains,étonnamment, l'opportunité consacrée de rentrer au pays. Une chose est sûre,cette vague remarquable de «transhumance» des Algériens vers la Tunisie, et quis'est propagée tout naturellement, comme une onde de choc, au sein de notrecommunauté émigrée, installée en Europe, est plus qu'un simple phénomènestatistique, dont l'amplitude peut devenir, en plus, franchement exponentielle,prédisent certains professionnels avertis. Les vacances au pays, seconjugueraient-ils déjà au passé ? Même s'il est trop tôt, sans doute, pour yrépondre, le fait est que la «destination Algérie», complètement disqualifiée àl'international sur le segment «balnéaire», se limite aujourd'hui, au tourismesaharien, dont les vastes étendues sont, hélas, inversement proportionnelles,au nombre infinitésimal de visiteurs, attendus chaque année, dans le Hoggar,par exemple. Dans l'histoire, il faut dire que les seuls, à ne pas êtretotalement dépaysés pour l'instant, ce sont, sans doute, les quelques centainesde «touristes»... qui viennent faire, à rebrousse an, du «lèche mémoire», unpeu comme un jeu de pistes où il est toujours difficile de trouver son chemin.En attendant, que l'Algérie s'éveille un jour à l'industrie du tourisme, ilssont nombreux à faire des affaires, en commercialisant toutes les destinationssauf celle du «Polygone étoilé».
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