Algérie

Même la folie a sa raison CHU Frantz-Fanon de Blida



Même la folie a sa raison CHU Frantz-Fanon de Blida
Pour les personnes « normales », c'est-à-dire saines psychologiquement, il n'est pas possible de trouver un semblant de raison chez les personnes dites « folles ». Pourtant, même la folie a sa propre raison. C'est du moins le cas des malades internes au niveau du CHU Frantz-Fanon de Blida. Même s'ils présentent des troubles psychologiques, plus ou moins importants, ils semblent avoir une certaine lucidité ou plutôt une certaine logique dans leur raisonnement. « Face à plusieurs situations, ils peuvent présenter des réactions tout à fait normales. D'ailleurs, certains connaissent le danger, le bien, le mal etc. », confie un infirmier au niveau de l'unité psychiatrique de l'hôpital. « Quand ils sont agités, il suffit de les menacer pour qu'ils se calment », poursuit-il. Une conversation avec ces malades confirme les dires de cet aide soignant. Mohamed et Fayçal, déambulant dans les allées de l'hôpital, racontent que c'est leurs familles qui les « ont ramenés ». « J'étais un peu agité, alors ils ont jugé qu'il serait préférable que je me fasse soigner. Je suis ici depuis quelque temps et je me sens bien. D'ailleurs, je m'entends très bien avec tout le personnel médical du service », dira Mohamed, sans manquer de demander l'aumône aux passants. « Ils sont gentils. Ils nous offrent tous quelques dinars pour acheter un café », ajoute Fayçal. Mourad, rencontré au service neurologie, a une autre histoire à raconter. Ce jeune homme d'une trentaine d'années a été abandonné par les siens. « Un beau jour, on n'a plus voulu de moi à la maison. On m'a ramené ici et depuis, personne ne vient me rendre visite. Regardez ces patients, ils sont tous accompagnés par un membre de leurs familles mais moi, personne ne demande après moi », regrette-t-il. Les infirmiers expliquent que Mourad a été hospitalisé pour une dépression nerveuse. « Maintenant, son état de santé s'est nettement amélioré et il peut faire la différence entre une personne entourée par sa famille et une personne abandonnée. Il présente même des réactions de personnes saines », explique un infirmier. A Frantz-Fanon, les malades non violents ont le droit de se promener dans les allées de l'hôpital. « Ils ne sont ni dangereux ni agressifs. Les médecins leurs permettent de respirer un peu d'air frais. D'ailleurs, cela les aide aussi à avoir un contact avec les gens », dira un autre infirmier, ajoutant que « les plus fous sont les plus sages de tous », faisant allusion à la citation du poète français Paul Marie Verlaine.


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