Algérie

Même la culture n?y échappe pas !


Un débat culturel. C?est en principe ce qui devait avoir lieu au centre El khalifa jeudi dernier, quoique l?invitation, adressée aux médias, laisse planer un doute quant à la chose culturelle. Sous « la coupe » de la wilaya, et à l?initiative de trois associations de Aïssaoua, le débat, devant être mené par le directeur du Ciaj, qui tiendra à souligner que sa présence n?avait aucun lien avec sa fonction, n?aura finalement jamais lieu. Il est difficile, en effet, d?organiser des rencontres culturelles avec moins de 20 personnes dans la salle, devant regrouper les associations, les intellectuels, et les artistes de Constantine. Rien que pour ces derniers, le président de séance soulignera qu?il en existe plus de 3 000. « Nous aurions voulu qu?il y ait au moins 10% des artistes », dira un des rares intervenants. Mais que nenni ! Il n? y en aura point, car tous les invités auront compris que sous l?ordre du jour proclamé, « débat sur les moyens de développer la culture locale », se cachaient des intentions à peine voilées, et qui sont bien sûr ? une motion de soutien au président de la République pour un troisième mandat ! Franchement personne ne s?en était douté, sachant que les associations chez nous ont une autonomie totale et qu?elles peuvent développer des concepts et des idées propres à elles, sans que l?administration n?intervienne. Tout le monde sait aussi que celle-ci est très généreuse et qu?elle ne regarde pas à la dépense quand il s?agit de subventionner ces mêmes associations ! Enfin, et c?est de notoriété publique, l?administration n?utilise pas les deniers qu?elle « offre » aux associations pour service rendu, mais uniquement pour la promotion de la culture, de la jeunesse et du sport. Et honni soit qui mal y pense ! La motion de soutien sera lue sans grande conviction devant une « assistance » très?très?absente. Les manquants n?avaient nullement tort, et avaient tout de suite senti la manipulation, préférant la politique de la chaise vide à la confrontation, qu?ils ne pouvaient soutenir, ou à celle de la main levée à laquelle ils ne voulaient point souscrire.
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