MÊME EN PERIODE ELECTORALE

Le rapport préliminaire de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH) relève non seulement un traitement inégal des acteurs politiques par la presse écrite publique, mais aussi une plus large couverture des activités du gouvernement par rapport aux partis politiques par la télévision publique.
Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - La Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH), version Nourredine Bénissad, a publié, hier, son rapport préliminaire sur la couverture médiatique de l'événement électoral durant la période allant du 15 au 25 avril dernier. Il vise principalement à analyser la façon dont les médias, toutes catégories confondues, assurent un traitement indépendant, impartial, responsable et équitable. Sont concernés neuf titres de la presse écrite publique et privée ( Echourouk, Ennahar, El Watan, El Khabar, Liberté, le Soir d'Algérie, le Quotidien d'Oran, Echaâb, El Moudjahid), ainsi que trois chaînes de la Radio nationale (la Une, la Deux et la Trois), l'ENTV et les deux TV privées, en l'occurrence Enahar et Echourouk. Le rapport souligne que même en période électorale, le temps accordé par la télévision publique aux partis politiques varie entre 0,50 et 3,93%, tandis que le gouvernement et le président de la République ont totalisé une couverture de 15,41 %. Toutefois, le rapport précise que la télévision publique a enregistré une répartition relativement équilibrée de la couverture des acteurs politiques par rapport aux autres médias (presse et radio) avec, cependant, une exclusion totale des partisans du boycott. Concernant la presse écrite publique, le rapport relève un traitement inégal des acteurs politiques. Les partis du gouvernement jouissent d'une plus large couverture, à l'exemple du RND avec 8,30%, le FLN, 6,93 %, l'Alliance de l'Algérie verte, 4,94% alors que le FFS a eu droit à 1,91% de couverture et 20 autres partis politiques se partagent seulement 11,79 %. Il est aussi indiqué que le gouvernement a occupé plus de 20 % de l'espace et le président de la République occupe, à lui seul 5,27 %.
Absence totale du traitement de l'éducation électorale
S'agissant de la presse privée, le rapport fait savoir qu'elle a consacré ses colonnes à l'échelle de 77,90% aux activités relatives à la campagne électorale avec néanmoins une marginalisation de la femme en tant qu'acteur politique avec un espace de 5,38% contre 79,50 d'espaces réservés aux hommes. Le rapport souligne aussi une absence du journalisme d'investigation et de reportage durant cette période électorale dans la presse privée avec un taux de 0,73%, étant donné que les comptes rendus occupent le plus d'espace à l'échelle de 64,41%. Enfin, il est à signaler que le rapport révèle une absence totale du traitement de l'éducation électorale au niveau des différents médias, toutes catégories confondues. Sur ce chapitre, le président de la LADDH, Me Bénissad, explique que c'est dû en partie au peu d'intérêt accordé par l'administration et les partis politique à la question, même si la presse n'a pas aussi fait l'effort d'aller dans ce sens. Le rapport final sera publié au courant du mois de juin.