C'est « de bonne guerre » que les syndicats autonomes, responsablesdu débrayage qui affecte la fonction publique, soutiennent que leur action estcouronnée de succès et qu'en revanche les autorités en minorisentl'ampleur.Vue d'Oran, l'honnêteté intellectuelle oblige à rapporterque la grève déclenchée dimanche n'a pas atteint l'échelle que lui a octroyéele porte-parole de la Coordination des syndicats autonomes, qui a prétendu que sonsuivi dans la métropole de l'Ouest a été de 100%.Il n'y a pas qu'à Oran que le bilan avancé par Meziane Meriane s'est vucontredit par les constatations faites par nos confrères. Ce serait alorsrendre un mauvais service à la cause défendue par les syndicats autonomes defeindre de croire, comme ce responsable syndical, que l'action de grève a prisla dimension « d'un raz-de-marée ». Tout comme celle organisée précédemment parl'intersyndicale, la « protesta » engagée dimanche par la coordination a étésuivie de façon « mitigée », avec plus ou moins de visibilité selon lessecteurs de la fonction publique.Il ne pouvait en être autrement dans les deux situations, pourla bonne et simple raison qu'en appelant leurs affiliés à des démonstrationsséparées à des dates différentes, les deux conglomérats syndicaux ont empêchéle ras-le-bol des fonctionnaires de s'exprimer solidairement et par conséquentavec plus de netteté qu'il ne s'est manifesté au cours de leurs actionsrespectives. Leur « stratégie » a rendu impossible le « carton plein » quiaurait été possible s'ils n'avaient pas choisi d'aller à la proteste en ordredispersé. Pire encore, elle a fait naître en certains endroits des conflitsentre les bases partisanes de l'un ou l'autre regroupement, qui ont failli dégénéreren heurts physiques.Si potentiellement, les syndicats autonomes représententeffectivement une force de mobilisation incontournable, il leur faut néanmoinstrouver un « SMIG » leur permettant d'agir ensemble pour faire avancer leursdeux revendications phares identiques: celles d'être reconnus en tantqu'organisations représentatives et d'être associées au dialogue social. Cen'est pas aller à l'encontre du pluralisme syndical, de constater que lesclivages qui divisent les syndicats autonomes lesempêchent d'atteindre leurs objectifs.Il y a l'essentiel qui est que ces syndicats sont logés àla même enseigne, s'agissant du traitement que leur administrent les pouvoirspublics. Ils ne peuvent espérer les contraindre à changer d'attitude qu'enétant solidaires sur cette revendication et en la manifestant unitairement. C'estcela l'objectif primordial qu'il leur faut faire aboutir. Libre ensuite à eux, leurreconnaissance obtenue, d'envisager la lutte syndicale et la défense desintérêts des travailleurs selon les angles qui leur conviennent.A défaut, ils prennent le risque de semer la désillusion etde provoquer la démobilisation de leurs bases respectives, mais aussi de lasserla sympathie que l'opinion publique nourrit à l'égard de leur combat.
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Posté Le : 27/02/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com