Depuis l'effondrement des forces de sécurité irakiennes en 2014, les seules unités qui semblent capables de s'opposer à Daech, voire de repasser à l'offensive au sol, sont les milices chiites. L'exemple de la chute de Ramadi, capitale de la province d'Al-Anbar, est symptomatique.A la mi-mai 2015, 150 dijhadistes de Daech sont parvenus à faire fuir les 1 500 militaires qui y tenaient garnison. Désormais, la reconquête baptisée opération Labayk ya Iraq est officiellement confiée aux milices chiites qui seront épaulées par l'armée régulière, notamment par la « Division d'or », et les frappes américaines. Washington se montre toutefois toujours « préoccupé » par la présence de ces unités ouvertement soutenues par Téhéran et dont nombre de responsables figurent sur les listes des personnes recherchées pour terrorisme. En dehors de la peur que les miliciens chiites se livrent à des représailles contre les populations locales sunnites, la principale crainte réside dans le fait que les actions militaires menées par ces groupes armés puissent encore accentuer la fracture avec la minorité sunnite et la pousser dans sa totalité dans les bras des salafistes-djihadistes de Daech. Il est vrai que de nombreux responsables de milices chiites irakiennes ont séjourné pendant des années en Iran et sont des adeptes de l'idéologie khomeyniste qui rêve d'unir les sunnites sous la bannière chiite. Les mouvements qui utilisent le terrorisme comme moyen d'action sont, comme les autres formations rebelles, obligés de financer leur lutte car l'argent reste le nerf de la guerre. Pour cela, ils se livrent à différentes activités criminelles relevant du droit commun. Non seulement il leur faut acquérir des armements et des munitions, mais is doivent aussi simplement faire vivre au jour le jour les activistes et les populations qui sont sous leur contrôle. Les activités les plus rémunératrices sont les trafics de drogues, d'êtres humains, de pétrole, de matières précieuses, d'espèces protégées, de contrefaçons, etc. Simple exemple, la Libye qui est actuellement en plein chaos avec deux parlements, deux gouvernements, et 750 groupes armés qui contrôlent chacun des morceaux de territoire. Les salafistes-djihadistes d'Al-Qaida et de Daech sont implantés solidement. Cela n'est possible que grâce au trafic d'hydrocarbures et d'êtres humains qui font la richesse des différentes milices. Récemment, un incident est venu illustrer le problème des trafics. Le 10 mai 2015, le cargo turc Danube 1 a été bombardé par les forces du gouvernement légal alors qu'il croisait au large de Tobrouk, en direction de Derna. Au moins un officier de marine a été tué. Selon les autorités turques, la cargaison était composée d'éléments de construction. Il faut savoir que toutes les compagnies turques se sont vues retirer leur autorisation de travailler en Libye par le gouvernement (légal) de Tobrouk car Ankara soutient les autorités (non reconnues officiellement) établies à Tripoli !
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Posté Le : 12/06/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : C A
Source : www.lnr-dz.com