Algérie

Méli-mélo au FLN



Méli-mélo au FLN
Un parti toujours en mouvementRéitérant leur engagement inconditionnel pour «la réussite du programme de Son Excellence le président de la République», ils accusent, avec une grande véhémence, Amar Saâdani d'imposer une gestion «chaotique» et «dangereuse».Il n'y a que le FLN pour offrir un tel tableau où bonnes et mauvaises nouvelles se télescopent à l'envi. Qu'on en juge. Dans plusieurs wilayas du pays, les Cassandre qui avaient prédit un scénario catastrophe aux nouvelles mouhafadhas de Saâdani en sont pour leurs frais. En témoigne la ruée observée à Bouira (lire l'article de Abdenour Merzouk), mais pas seulement, où les adhésions opportunes se comptent par dizaines, et non des moindres.Les transfuges viennent, en effet, des partis rivaux que les «élus» désertent précipitamment, alléchés par la perspective d'une carrière relancée grâce aux revendications, maintes fois exprimées et sans cesse réitérées, du secrétaire général qui entend rendre à César ce qui appartient à Jules, c'est-à-dire arracher au profit de sa maison politique la primauté des portefeuilles gouvernementaux, avec tout ce qui s'en suit.Qu'ils viennent du RND, du MPA ou d'ailleurs, les néo-FLN affichent clairement leurs ambitions et ne font pas mystère des raisons, et non pas des convictions, qui les motivent dans cette volte-face que les textes, il est vrai, n'interdisent guère. Qu'importe que les électeurs qui ont voté pour telle couleur se sentent floués par la désertion de l'«élu», l'essentiel est dans la partition que Amar Saâdani est en train de jouer, emportant dans son sillage un nombre de plus en plus conséquent de «militants» de la dernière heure.Pari gagné' Oui, selon toute vraisemblance malgré les tentatives (désespérées') de ses adversaires qui vont redoubler d'ardeur dans les prochains jours pour tenter de contrecarrer son programme et de saborder son congrès.Ainsi, les signataires de la pétition adressée au président de la République, également président d'honneur du parti, viennent de récidiver, en confirmant détenir bel et bien la signature de 118 des 216 députés FLN à l'Assemblée populaire nationale, pour dénoncer les pratiques de Amar Saâdani et crier leur «colère» face à la «dégénérescence» du vieux parti. Réitérant leur engagement inconditionnel pour «la réussite du programme de Son Excellence le président de la République que l'Exécutif et les autres institutions de l'Etat oeuvrent à concrétiser», ils se disent prêts à «approuver le projet du président Bouteflika relatif à la révision de la Constitution». Mais ils accusent en même temps, et avec une grande véhémence, Amar Saâdani d'imposer une gestion «chaotique» et «dangereuse à la fois pour le FLN et pour l'Algérie tout entière».Cette réaction n'est pas anodine. Elle ne résulte pas de la crise qui mine le parti, depuis plusieurs années, avec tous les soubresauts qui ont entraîné la chute de Belkhadem puis l'éjection du bureau politique qui lui avait succédé. L'arrivée de celui que personne n'attendait, Si Amar, chargé, quelques mois plus tôt, d'oeuvrer à la reprise en main d'un FLN suspecté de dérives et même d'aventurisme d'autant qu'un quarteron de ses ministres avait opté pour une stratégie aux conséquences funestes dont le seul rescapé sera leur atout majeur.Et Si Amar venu, voilà que le FLN de Saâdani accueille massivement, malgré les dispositions statutaires, de nouveaux venus et promet de nettoyer les écuries d'Augias. Il annonce même son intention de rajeunir les cohortes de prétendants aux postes et aux fonctions supérieures, semant par-là même et l'émoi et l'effroi au sein de la vaste caste des dignitaires arc-boutés à leurs privilèges depuis des décennies!Si les nouvelles «élites» de la chkara se réjouissent à pleines mains de cette évolution, la base, elle, est particulièrement déboussolée par un tel méli-mélo, dramatique au sens théâtral du terme. Imperturbable, Saâdani n'a changé ni de ton ni de tactique, balayant d'un revers de la main méprisant les attaques et les contestataires et gardant le cap sur un congrès dont il entend tirer tous les dividendes requis. A moins d'un séisme politique majeur, on ne voit pas comment il pourrait être, pour emprunter la formule célèbre d'un non moins célèbre politicien français proche de l'Algérie, «abattu en plein vol»!




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