Mekhzoumi, peintre au long cours
Son nom sonne comme une complainte d?un Orient « capté » par l?écrivain Nerval. S?est-il échappé d?un conte des Mille et Une Nuits ? Aucunement. Mekhzoumi, la soixantaine passée, est un El Biarois pure laine et il en est tout fier. Reste qu?il ne s?est jamais résolu à la situation faite à cette commune. Pour lui, « tout fout le camp et rien de ce qui distingue sa commune n?est resté. » Sauf que des initiatives lui ont mis du baume au c?ur : « La décision prise par l?exécutif d?orner les écoles est intéressante. Le P/APC M. Abdelaoui m?a aidé et je lui en suis reconnaissant. Cet élu sait bien faire les choses et n?est pas comme les autres qui se sont succédé dans les communes d?Alger, je peux en témoigner », soutient M. Mekhzoumi à qui a été confié aussi l?embellissement des stations du téléphérique d?El Madania. Crinière dégarnie mais le regard toujours perçant malgré l?âge, le peintre demeure attaché à sa culture. Ses racines en Haute-Kabylie, plus exactement à Larbaâ Nath Irathen, le font rapprocher davantage des siens et rien ne peut l?en détacher. « On était les deux familles kabyles entre une population de petits Blancs. Mais cela ne nous a pas empêchés de rester nous-mêmes », assure-t-il la main farfouillant dans une boîte pleine d?objets, qu?il « chérit » tant. Ayant fait un passage en France où il rencontra El Hasnaoui, l?après-indépendance il devient guide dans le Grand Sud d?où il est revenu gorgé d?images. « L?indépendance acquise, j?ai roulé ma bosse partout », atteste-t-il. Sa peinture est toute marquée par ses rencontres avec les ancêtres. Le guide ne s?est jamais égaré en dépit des souffrances qui l?ont un temps agacé. Mekhzoumi est de ces peintres qui cultivent un certain ésotérisme qui fait défaut chez nos créateurs aujourd?hui.
Posté Le : 30/03/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nadir Iddir
Source : www.elwatan.com