Mekhloufi court pour rien

Déception de l'année pour n'être pas arrivé à temps, l'athlète Taoufik Mekhloufi a carrément semblé essoufflé, lui le spécialiste des courses de demi-fond. Alors qu'il avait posé pied en Chine dans l'habit fort impressionnant de champion olympique du 1500 m, trois ans plutôt à Londres, l'enfant chéri de Souk-Ahras a fini la compétition à la pire place qui soit pour un athlète de son rang, au pied d'un podium constitué des Kenyans Asbel Kiprop (3 min 34 s 40) et Elijah Motonei Manangoi (3 min 34 s 63) et du Marocain Abdelaati Iguider (3 min 34 s 67). Avec un décevant chrono de 3 min 34 s et 76 centièmes, Mekhloufi a franchi la ligne d'arrivée du stade national de Pékin en quatrième position pour rentrer, ensuite, au pays, les mains vides. Pourtant, avant ce triste 30 août, il avait impressionné spectateurs et spécialistes le 1er juillet précédant au meeting de Nancy, en France, où il réalise la meilleure performance mondiale de l'année sur 1000 m en bouclant le kilomètre en 2'13??08, devenant au passage le 4e meilleur performeur de l'histoire sur la distance. Touafik Mekhloufi a cependant raté sa course en finale des championnats du monde, suscitant moult interrogations sur son réel niveau de compétitivité, son degré de préparation et sa culture tactique, indispensables à ce niveau de performance. Sa "défaite" en demi-finale face au rival kenyan et futur médaillé d'argent de l'épreuve, Elijah Manangoi avait, déjà, soufflé un vent de scepticisme dans le camp algérien. Ils étaient, pourtant, nombreux à croire en un nouveau miracle à Pékin, semblable à celui qui avait défrayé la chronique sportive aux JO-2012, lorsqu'après avoir été exclu pour suspicion de manque de combativité dans les séries du 800 m, après une blessure, il avait été réintégré le soir même après avoir produit un certificat médical, signé par deux médecins, pour ensuite créer la sensation de l'année et être sacré sur le lendemain sur 1 500 m en 3 min 34 s 08, devant l'Américain Leonel Manzano et le Marocain Abdalaati Iguider. Il n'en fut rien. A cette désillusion des Mondiaux de Pékin, succédera une autre déception le mois suivant, en septembre, lorsqu'il s'inclinera face à Nijel Amos lors du 800 m des Jeux africains de Maputo.