Algérie - HISTOIRE

Mehdi Slimani, Fabrice Riceputi, Arthur Sarradin au sommaire de MOE 8 octobre 2021





À l’heure de la nouvelle crise diplomatique entre Paris et Alger, et à quelques jours des commémorations des 60 ans du massacre du 17 octobre 1961 à Paris, l’historien Fabrice Riceputi retrace dans Ici on noya les Algériens (éditions le passager clandestin), le parcours de Jean-Luc Einaudi. Pendant 30 ans, cet éducateur devenu historien va surmonter les obstacles pour tenter d’obtenir la reconnaissance officielle de cette tragédie par les autorités françaises. Ce jour-là, des milliers d’Algériens et de « Français musulmans d’Algérie » (selon la dénomination officielle de l’époque) vivant en région parisienne, manifestent contre le couvre-feu qui les vise. La répression des policiers est d’une violence inouïe : près de 300 morts, de nombreux blessés et des milliers de personnes interpellées. Pendant plusieurs décennies la mémoire de cet épisode majeur de la guerre d’Algérie sera occultée. Dire par le geste. Danser pour se souvenir et se délivrer des non-dits. Il y a 10 ans, le chorégraphe Mehdi Slimani crée son ballet Les Disparus pour rendre hommage aux victimes du 17 octobre 1961. Interprétée par des danseurs de hip-hop, la nouvelle version de son spectacle prend des airs de manifestation dansée, où les corps évoquent les disparus effacés de la mémoire nationale. À (re)découvrir en tournée à travers toute la France. Parmi les prochaines dates : 12 octobre à Pantin, 17 octobre à Montreuil, 19 octobre à Bobigny, 12 novembre à Sarcelles… Quelques heures avant la représentation, en pleine répétition avec ses danseurs, Mehdi Slimani est en visio depuis la Maison de la Musique de Nanterre (France). Un autre 17 octobre, toujours très vivace dans les esprits au Liban. En 2019, la thawra, la révolution éclatait au Liban. Deux ans après, les désillusions sont au rendez-vous dans un pays où plus de la moitié des habitants vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Arthur Sarradin, l’un des réalisateurs du documentaire Liban, la révolution naît des entrailles du chagrin a rencontré des Libanaises et Libanais, qui n’ont pas perdu espoir de changer le destin de leur pays, qu’ils doivent quitter malgré tout en raison de la crise économique. Son film vient d’être présenté en avant-première au Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre. Diffusion en France à partir du 12 octobre sur LCP.


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