Algérie

Mehdi Ghazi, Une virtuosité juvénile



«Mehdi serait-il un deuxième Iguerbouchen ?», s'interroge l'ambassadeur du Canada évoquant cet Algérien des années 1940, virtuose de musique classique universelle.

Il est jeune, très jeune même. Il a seulement 17 ans. Mais son doigté, son aptitude musicale singulièrement développée lui confère cette maturité et un caractère d’une personne ayant une longue expérience en musique. quand il joue du piano, Mehdi Bilal Ghazi, cet Oranais, donne l’impression que c’est une personne âgée.
Lors d'une conférence, hier, au centre culturel de la radio nationale, Mehdi a confié à l’assistance que son aventure avec le piano n’était que fortuite. «Au départ, je voulais faire du violon, mais à défaut de professeur et surtout d’école, je me suis rabattu sur le piano. Jouer de cet instrument ne m’interressait pas particulièrement, mais au fil du temps, j’ai fini par m’y habituer, voire m’y attacher», a-t-il dit. Et de déplorer, par ailleurs, l’absence, à Oran (en particulier) d’environnement favorable à l’épanouissement en matière de pratique musicale. «Chez-nous, l’environnement (social) n’est pas encourageant, il n’y a pas de considération pour musique ; en outre, c’est un problème de trouver un piano et de s’en procurer», se désole-t-il. Pour sa part, l'ambassadeur du Canada à Alger, qui accompagne ce jeune virtuose, dira que «Mehdi est un don du Ciel, c’est un véritable prodige», ajoutant que Radio Canada qui, récemment, a signé un accord de partenariat avec la radio algérienne, diffusera sur ses ondes le concert de Mehdi qui aura lieu ce soir à l’auditorium. «C’est la première fois que Radio Canada envisage une telle initiative», a-t-il ajouté. Le parcours musical de Mehdi est une aventure bien providentielle. Tout a commencé en 2005, au mois de mai, lorsque le Canada était l’invité de la délégation de l’Union européenne à Alger, et ce à l’occasion du festival culturel européen. Le Canada était représenté par Alain Lefèvre, un virtuose du piano ; celui-ci donna à Oran un master maître ; et là, il tombe sur Mehdi. Il découvre un talent prometteur. «Alain m’en a aussitôt parlé et tous les deux avons réfléchi sur la manière de l’encourager», raconte l’ambassadeur du Canada.
Alain Lefèvre invite Mehdi à jouer à Alger pendant son récital afin de le faire découvrir au public. Pour mieux faire, il lui décroche une formation au Canada, un stage de musique qui a permis au jeune Mehdi de côtoyer les maîtres de la musique et de peaufiner ses connaissances. «Là où j’étais (une formation de deux semaines) j’ai découvert un environnement musical favorable, une générosité et une hospitalité canadiennes chaleureuses», dit Mehdi. Et d’ajouter : «Ce qui m’a énormément impressionné, c’est cette considération pour l’art.Mon séjour au Canada était une expérience profitable, car j’ai pu travailler avec des maîtres et rencontrer des gens avec qui il y a eu échange et partage.»
Enfin, et pour finir, l’ambassadeur du Canada réitère ses éloges à Mehdi : «Il est talentueux, c’est un prodige». Et d’en conclure : serait-il un autre Iguerbouchen ?, cet Algérien des années 1940 qui faisait parler de lui comme étant un virtuose de la musique classique universelle. Un compositeur exceptionnel.




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