Ennahar TV, Echourouk TV, El Magharibia TV, El Djazaïria TV. Ce sont autant de chaînes qui ont été créées, ces derniers mois, sans pour autant attendre une quelconque autorisation de l'autorité de régulation de l'audiovisuel. Elles diffusent, bien entendu, à partir de l'étranger. Toutefois, elles ont le mérite d'exister, alors même que la loi sur l'ouverture de l'audiovisuel tarde à voir le jour. Pourtant, ce ne sont pas moins de 9 articles qui sont consacrés à l'activité audiovisuelle dans le code de l'information, y compris celui relatif à l'autorité de régulation. D'ailleurs, dès la promulgation du code de l'information, plusieurs personnes ont exprimé leur volonté de créer qui des chaînes de télévision, qui des chaînes radio. Elles se sont confrontées à l'absence de textes régissant le secteur, dont le cahier de charges. Avant-hier, le ministre de la Communication a annoncé l'organisation, le mois prochain, d'ateliers de discussion sur l'ouverture du secteur de l'audiovisuel. Des ateliers ouverts aux associations professionnelles, aux réalisateurs et aux représentants de la société civile, en vue de donner leur point de vue sur l'avant-projet de loi y afférent. Un texte déjà en préparation. Est-ce un fait accompli ' Comme cela a été le cas pour le code de l'information, dont le contenu n'a pas pris entièrement en compte les doléances des professionnels de la presse. Mais pour lequel le ministère a organisé des réunions informelles avec les gens de la profession. Prévu, déjà, dans l'ancien code de l'information, le secteur de l'audiovisuel n'a pas, pour autant, été ouvert. On se souvient que feu Kamel Belkacem, ex-directeur de la publication d'Algérie-Actualités, avait déposé tout un dossier pour la création d'une radio. Sa demande d'agrément n'a pas connu de suite. Depuis quelque temps, le successeur de Azzedine Mihoubi n'a eu de cesse de défendre l'ouverture de l'audiovisuel, mais en tempérant les ardeurs des gens du secteur et en indiquant qu'il s'agira uniquement de chaînes thématiques. Pourquoi limiter cette ouverture, au moment où des chaînes algériennes diffusent déjà et ont une liberté de ton que les Algériens attendaient depuis longtemps. D'ailleurs, ces chaînes ont beaucoup gagné en audimat, contrairement à l'Unique, qui continue à faire comme si elle détenait toujours le monopole. Bien entendu, rien n'empêche l'existence de chaînes thématiques. Elles seront, au contraire, d'un apport certain pour les citoyens. À l'image de celles portant sur l'Histoire et le Parlement. Toutefois, il ne faut pas, non plus, faire dans l'excès de prudence, sous peine de se retrouver, encore une fois, dans la médiocrité. Cela, pendant que les chaînes citées ci-dessus continuent d'émettre et de couvrir l'actualité nationale et internationale, donnant la parole aux citoyens et abordant des questions jugées encore tabou par les chaînes publiques. Le ministre a expliqué la lenteur dans l'ouverture par le fait de se prémunir «contre l'utilisation abusive qui pourrait en être faite». Mehal a peut-être raison, en ce sens que certains «aventuriers» pourraient attenter à la sécurité nationale. Et c'est là, justement, où devrait intervenir le cahier de charges, à travers certains garde-fous. Tout en sachant que les chaînes qui émettent depuis le début de l'année ne sont soumises à aucun contrôle.
F. A.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 29/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Faouzia Ababsa
Source : www.latribune-online.com