Algérie

Méga-mobilisation dans la capitale du Djurdjura



A Tizi Ouzou, et depuis deux cents jours, les vendredis de la colère se suivent et se ressemblent.Hier, et pour le 40e vendredi consécutif, les manifestants étaient, encore une fois, des milliers à descendre dans la rue, trouvant dans la gestion politique du mouvement de contestation populaire par le pouvoir dont la réaction face à ces événements est interprétée comme autant de man?uvres, de provocations et de pratiques répressives, matière à la mobilisation et à la poursuite de la lutte pacifique pour «se libérer». Une exigence de libération, d'émancipation démocratique du pays et de rupture radicale avec l'ordre politique actuel, répétée comme un leitmotiv depuis l'irruption massive des Algériens dans la rue, le 22 février 2019. «Le pouvoir use de tous les subterfuges pour empêcher l'aboutissement du processus révolutionnaire, espérant ainsi perpétuer l'ordre politique en place», tonne ce vieux manifestant qui s'adresse à qui veut l'entendre dans le défilé, usant d'une tirade rageuse, accablant les tenants du régime.
Il y a aussi cette colère suscitée par les arrestations des militants et activistes du Hirak qui se poursuivent, ainsi que par les jugements en cascade des détenus du drapeau amazigh par une justice qui s'est distinguée d'une façon singulière et différente, d'une juridiction à une autre, de dire la loi dans des dossiers contenant le même chef d'inculpation.
Les mêmes mots, les mêmes chants exprimant leur colère contre les magistrats ont été encore élevés par les manifestants. Les juges sont cloués au pilori et stigmatisés pour avoir renié leur engagement proclamé à libérer la justice et à se libérer du diktat de l'exécutif et de toute autre injonction extérieure. L'ire des manifestants ne cesse de croître, à mesure que l'on se rapproche du seuil psychologique du 12 décembre 2019. Un rendez-vous électoral, juge-t-on dans les rangs des manifestants, que le régime veut imposer vaille que vaille et en dépit du rejet populaire massif, et qui fait partie de la panoplie de mesures «fallacieuses, contre-révolutionnaires, répressives déployées pour étouffer le processus révolutionnaire du peuple», s'indigne-t-on.
Une indignation qui s'est exacerbée ces derniers jours, à l'occasion du lancement officiel de la campagne électorale. L'occasion a donné lieu à une élévation de plusieurs crans du niveau de contestation populaire.
En plus du vendredi et du mardi des étudiants, les citoyens continuent à investir la rue les autres jours de la semaine, pour dire leur refus des élections, sans omettre de réitérer toutes les autres exigences politiques du mouvement du 22 février.
S. A. M.


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