Algérie

Méfiance et interrogations



Avec le tapage médiatique sur le virus Ebola, les Algériens redoutent une éventuelle épidémie. Beaucoup d'entre eux suivent l'avancée de la maladie comme celle d'une armée ennemie. Ali, la soixantaine, retraité de l'éducation, se dit « prêt à acheter le vaccin qui pourrait l'immuniser contre le virus Ebola, même s'il doit mettre son dernier sou pour l'acquérir ». En entendant parler d'un cas avéré au Mali, il dit que « l'Algérie n'est pas à l'abri d'une contamination ». La semaine dernière, au cours des informations à la radio, la journaliste avait annoncé : « Les experts craignent l'apparition de 5.000 cas par jour ». Cette information lui a donné, à lui auditeur assidu, froid dans le dos. « La recherche n'a pas encore abouti pour mettre un vaccin à la disposition des citoyens. Le virus fait chaque jour des victimes au point qu'on enterre dans des fosses communes. Il y a de quoi avoir peur », confie-t-il. Concernant les dispositions prises par le ministère de la Santé, dans les aéroports, en plaçant des caméras thermiques, Ali s'en félicite. « Mais est-ce suffisant pour se prémunir ' », a t-il ajouté. « Il y a toujours des personnes contaminées qui échappent au contrôle sanitaire ou qui voyagent par d'autres moyens que l'avion. Comment les contrôler ' », a-t-il indiqué. Amel Cheriah, ancienne cadre de l'administration, n'est pas dupe. En se rappelant le fameux virus H1N1, qui a défrayé la chronique il y a quelques années, elle a aussitôt pensé que le même scénario se répète. Elle est catégorique. « C'est une fabrication des laboratoires pour engranger des fonds », dit-elle. La preuve, dès qu'un supposé vaccin est acheté par plusieurs pays, il démontre son efficacité. Comme par miracle, le virus H1N1 a disparu et les médias n'en parlent plus. Une question la taraude : « Pourquoi les virus meurtriers n'apparaissent que dans les pays sous-développés ' ». Achour, un autre retraité, va dans le même sens. Pour cet ancien ingénieur en sidérurgie, il est clair que cet ancien virus découvert au milieu des années 1970 en RD Congo est circonscrit dans quelques pays africains subsahariens. « Au Sierra Léone, en Guinée, au Liberia, les personnes meurent en grand nombre dans le dénuement total. En Europe et aux Etats-Unis, le peu de personnes revenues de ces pays, supposés contaminés, sont guéries miraculeusement », a-t-il souligné. Il s'est fait son idéé . Les informations qui parviennent via la parabole sont truffées de mensonges afin de faire peur et reléguer les pays touchés au rang de pestiférés. La recherche s'avère inefficiente et a montré ses limites. Notre interlocuteur n'en démord pas : « Les laboratoires jouent le rôle de pyromanes pour mettre au point un vaccin qui ne sera d'aucune utilité, mais rentable sur le plan commercial ». Meriem Zidani, une infirmière, avec une longue expérience, affirme : « L'hygiène est le seul vaccin contre toutes les maladies ». Reconnaissant l'efficacité des vaccins contre la tuberculose, la poliomyélite, le tétanos, celui d'Ebola est encore au stade de la recherche. il faut du temps aux chercheurs et une prévention est nécessaire pour ne pas contracter le virus meurtrier. Le port de gants, de masque doivent se généraliser pour éviter toute contamination. Quant aux utilisateurs, ce dispositif est impératif pour ne pas contaminer les autres. Ebola ou pas, c'est une question de culture et d'éducation. Il faut adopter une hygiène dans tous les domaines en commençant par le lavage fréquent des mains avant de manger, de cuisiner, en entrant à la maison.... Parole de femme qui connaît bien l'univers de la santé.




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