Algérie

MEETING DE MOHCINE BELABBAS À TIZI-OUZOU : «L'Algérien mérite mieux que d'être contraint de risquer sa vie sur un radeau...»



Pour sa première sortie à Tizi-Ouzou depuis qu'il a été intronisé à la tête du parti, le président du RCD a, bien entendu, plaidé la cause des siens, en course pour les élections locales, mais, d'un autre côté, il n'a pas raté l'occasion qui lui était offerte pour dire, notamment, ses convictions quant à la prochaine révision constitutionnelle.
Les militants et sympathisants du RCD avaient donc rendez- vous avec leur président, jeudi à la salle du théâtre régional Kateb-Yacine, pour ce qui constitue jusque-là le moment majeur de la campagne pour les locales de jeudi prochain. Des élections qui inspirent tout l'optimisme chez Mohcine Belabbas quant aux chances de voir son parti prendre part à l'œuvre consistant à débarrasser l'Algérie «d'un pouvoir qui a tout détruit (…), d'un président de la République qui n'a rien à envier ni à Ben Ali, ni à Moubarak, ni à Kadhafi». Le genre de discours qui permet de mettre n'importe quel auditoire dans sa poche et cela se voyait, ou plutôt s'entendait, dans la salle où, par moments, on aurait pu entendre voler un moustique, tellement tous étaient religieusement suspendus aux propos accrocheurs du président du RCD qui, il faut le dire, a été sans ménagement à l'endroit du pouvoir, comme le faisait son aîné à la tête du RCD, Saïd Sadi. Le pouvoir et ses méfaits, qui ont fait que les Algériens «soient réduits à risquer leur vie sur des radeaux pour fuir la misère dans un pays que les tenants du pouvoir n'ont pas fini de détruire», ont donc, et sans surprise, eu la grosse part du laïus de Mohcine Belabbas. Le verbe facile, celui-ci a voulu transmettre à ses militants sa conviction que le RCD sera de ceux qui feront en sorte qu'un jour le monde verra en l'Algérie un pays autre que celui qui suscite la désolation malgré ses richesses, ou encore «un pays dont la diplomatie a perdu la voix, un pays qui n'arrête pas de se faire des ennemis tout autour de lui». Offensif à l'envi, le nouveau président du RCD que beaucoup découvraient à l'occasion, reviendra sur les raisons ayant fait que son parti prenne part aux locales mais pas aux législatives. «Ce n'est pas de l'APN que proviendra le changement dans ce pays. Nous avons posé plus de 70 questions au gouvernement, mais sans qu'il daigne y répondre. Nous avons demandé l'institution de commissions d'enquêtes parlementaires, mais elles n'ont jamais vu le jour», expliquera Belabbas qui tentera de convaincre son auditoire que l'implication du RCD dans les élections de jeudi prochain est dictée par le fait qu'à travers les élus du parti, accompagnés des populations qui auront leur confiance, tel que cela se faisait dans l'assemblée du village d'autrefois, et que cela permettra de militer pour un élargissement des prérogatives de l'élu. Des réformes annoncées par le pouvoir, Mohcine Bellabas en parlera pendant quelques minutes lors d'une conférence de presse tenue dans le salon du théâtre régional à l'issue du meeting. Là, il sera surtout question de la prochaine révision constitutionnelle, lors de laquelle le RCD militera pour la réhabilitation des valeurs républicaines, telles la séparation des pouvoirs, la distinction entre le politique et le religieux, la limitation des mandats ainsi que d'autres questions. Avec la presse, le président du RCD a également évoqué le propension à la tricherie dont fait et fera preuve, comme d'habitude, le pouvoir. Il en veut pour preuve les propos du ministre de l'Intérieur qui annonçait un taux de participation situé entre 40 et 45% et «qui aurait même pu nous annoncer les résultats», ironisait Belabbas avant de révéler qu'à Chlef, des bulletins de vote ont déjà commencé à circuler. Puis, avant de prendre congé des journalistes, M. Mohcine Belabas a tenu à répondre à une question en rapport avec la situation au Mali, en confiant que l'Algérie a commis une erreur de faire d'Ançar Dine un interlocuteur privilégié.


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