Renationalisation des entreprises publiques privatisées, réformes politiques et risques d'intervention étrangère en Algérie ont été les principaux thèmes développés par Louisa Hanoune, lors de son meeting d'hier à Draâ Ben Khedda, à 10 km à l'ouest de Tizi Ouzou, devant un auditoire composé essentiellement des travailleurs de la laiterie ex-Orlac, en grève depuis près d'une semaine pour demander la reprise par l'Etat de l'entreprise.
Une revendication qui donne du grain à moudre à Louisa Hanoune qui dit être venue à Draâ Ben Khedda pour exprimer sa solidarité aux grévistes et son soutien à leur «juste revendication» et qui n'a pas manqué de faire de ce conflit syndical un exutoire pour son discours antilibéral. Louisa Hanoune a longuement disserté sur l'urgence de la renationalisation des entreprises publiques, appelant à la constitution de comités populaires locaux pour soutenir les travailleurs dans la revendication de renationalisation des entreprises publiques privatisées. Les critiques qu'elle a adressées à l'actuel propriétaire de la laiterie de Draâ Ben Khedda qu'elle qualifie de «tricheur qui vend la poudre de lait et qui n'a pas respecté le cahier des charges en matière d'investissement dans l'outil de production » et qui, au même titre que «tous les patrons tricheurs, doit partir», est aussi une manière de sonner la charge contre le processus de privation des entreprises publiques et la passation des contrats de partenariat avec les entreprises étrangères qui est une démarche dont elle dresse un bilan négatif. «L'Etat doit renationaliser toutes les entreprises publiques dont les patrons ne respectent pas le cahier des charges. Les accords de partenariat avec les investisseurs étrangers avec prise de participation de 52% doivent être récupérés par l'Etat», lancera la secrétaire générale du PT qui demandera, dans la foulée, l'arrêt des contrats de partenariat engagés avec les entreprises étrangères avec prise de participation de 52% au profit de ces dernières, qualifiant de «honteux», l'accord conclu avec une entreprise australienne pour l'exploitation de l'or algérien. «Nous demandons le jugement de Chakib Khelil qui a donné l'autorisation d'exploitation à une entreprise fictive», dira Louisa Hanoune pour qui la tension que connaît actuellement le front social s'inscrit dans la dynamique sociale enclenchée depuis janvier dernier. «Une révolution tranquille» qui se caractérise, selon l'oratrice, par son contenu social. Une manière de réfuter la portée politique de ces événements mais se disant, quand même, favorable à des réformes politiques qui doivent marquer une rupture avec le système du parti unique et toutes les institutions basées sur le clientélisme, le népotisme et la corruption. Qualifiant de «biaisé» le processus actuel des réformes politiques confié à une «APN illégitime et dénuée de crédibilité», Louisa Hanoune ouvre le feu sur les députés du FLN qui «tirent vers le bas et travaillent pour le statu quo». La patronne des trotskistes algériens exigera des élections législatives anticipées. Une manière, avertira-t-elle, d'anticiper les événements et d'éviter le chaos et la menace d'une intervention étrangère qui planent sur notre pays.
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Posté Le : 16/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : S A M
Source : www.lesoirdalgerie.com