Algérie

Meeting a chlef ;le FFS pose à ses militants la question de sa participation aux législatives



Meeting a chlef ;le FFS pose à ses militants la question de sa participation aux législatives
Le Front des forces socialistes (FFS) a tenu samedi 14 janvier à chlef la première d’une série de rencontres qu’il organisera avec ses militants et ses sympathisants dans plusieurs wilayas du pays. Objectif : recueillir les avis de la base et enrichir le document de préparation de la convention nationale sur les échéances électorales prévues pour le 11 février prochain. Un rendez vous à l’issue duquel le parti est appelé à trancher la question de sa participation ou non aux prochaines élections législatives.

Dans le document élaboré par la commission de stratégie politique du parti dont ffs chlef dispose d’une copie, le FFS note en préambule « qu’il ne suffit plus de s’opposer au régime pour faire du bien à la société et au pays ». « Il ne suffit plus de dire non pour être sur le chemin de la fidélité à nos idéaux démocratiques et patriotiques. Il faut en plus le faire en toute connaissance des tenants et aboutissants de chacune de nos positions, de chacun de nos gestes. Le débat s’impose donc plus que jamais auparavant ».

Le FFS chlef s’interroge cependant sur la volonté du pouvoir d’organiser des élections transparentes et de tirer les leçons de ce qui est communément appelé le "printemps arabe". « Mais le changement en Tunisie, la chute de Kadhafi en Libye, les manifestations en Égypte, les affrontements meurtriers en Syrie et au Yémen, amèneront ils les décideurs algériens à faire preuve de clairvoyance, de sagesse et d’esprit de responsabilité ? Leurs compatriotes seront ils enfin en mesure d’exercer leur droit de désigner leurs représentants dans la liberté et en toute transparence ? Rien n’est moins sûr, en tous cas et, pour le moment, rien ne le laisse présager », écrit le parti d’Aït Ahmed. Pour lui, le « pouvoir continue d’ignorer la réalité algérienne et continue à gagner du temps ».

Sur les réformes, il relève que « matérialisées par une batterie de lois qui n’ont pour finalité que de donner l’illusion que quelque chose bouge, elles ne font que confirmer que la machine est bel et bien immobile. Que le système est verrouillé ». Face à ce constat, le choix du FFS s’annonce laborieux. « C’est donc dans un contexte de fermeture que s’annoncent les prochaines élections législatives. Elles mettent une fois de plus le FFS devant un choix difficile, au vu de sa situation et de la situation du pays », admet il.


Aller aux législatives ou les boycotter ?

Faisant le bilan de la stratégie électorale du parti depuis 1990, la commission répertorie les arguments en faveur de la participation ou du boycott. Ainsi parmi les avantages d’une éventuelle participation, le FFS chlef relève : « l’enclenchement de débats internes au sein du parti et d’une dynamique de nature à attirer de nouveaux militants », l’« opportunité pour le parti de toucher la société par le discours, d’élargir la base et de dénoncer les dérives du pouvoir », l’« accès aux médias lourds pour toucher l’ensemble des citoyens » et la « possibilité pour les futurs députés du parti de rencontrer des délégations étrangères et de briser la façade démocratique ». Il note en outre que « les députés du FFS pourront briser l’unanimisme que veut imposer le pouvoir à la classe politique », que « le parti peut apporter la contradiction aux choix économiques désastreux du pouvoir », que « la participation peut constituer un rempart devant la montée des radicalismes » et que « la participation aidera au développement des ressources humaines et financières du parti ».

Cependant, pour participer, il pose des préalables : « Conditionner notre participation, par exemple par l’abrogation des lois qui visent à verrouiller davantage les champs politiques et médiatiques, faire un état des lieux des ressources humaines et matérielles du parti, choisir de bons candidats et enfin élaborer un discours politique capable de contrecarrer les critiques qui cibleraient le parti », note le document.

Quant aux inconvénients, le FFS souligne « qu’une participation peut s’apparenter à une caution à la démarche visant à consolider une dictature », une démarche qui risque de faire perdre au parti sa crédibilité. Enfin, il y a le risque d’une défection de l’électorat qui « ne croit pas aux élections car elles n’ont rien changé à son quotidien ».

S’agissant d’un éventuel boycott, le FFS estime que parmi les avantages que présente cette option figurent la « cohérence des positions du parti » après le rejet du dialogue sur les réformes initié par le pouvoir et le « refus de se rendre complice des événements créés par le pouvoir, sachant qu’aucune élection n’est honnête, ni propre depuis l’indépendance ». Il note aussi que cela permettrait de « continuer à dénoncer la démarche du pouvoir qui refuse une solution politique, pacifique et démocratique » et « accompagner le peuple dans son refus des mesures du pouvoir en demeurant à ses côtés ».

Quant aux inconvénients, il y a « le risque d’absence d’impact sur la société », « l’exclusion des médias pour mener la campagne » et une « nouvelle confrontation du parti au verrouillage du champ politique». Un boycott amènerait à « ne pas bénéficier du statut de député pour faire passer des messages aux délégations étrangères » et enfin à « laisser le champ libre aux pouvoir et à ses supplétifs ». La dernière participation du FFS aux élections remonte aux locales de 2007.







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