Algérie

Medjani : «Cette victoire nous ouvre les portes de l'Afrique du Sud, mais attention tout se jouera chez nous !»



Medjani : «Cette victoire nous ouvre les portes de l'Afrique du Sud, mais attention tout se jouera chez nous !»
«Nous sommes tous solidaires avec Djebbour, en aucun cas il n'a été l'instigateur des événements de Casa»
Impérial contre la Libye, Carl Medjani est devenu l'un des cadres de cette sélection nationale. Le défenseur central d'Ajaccio a choisi le Buteur pour revenir sur la victoire de l'EN à Casablanca, les événements qui ont émaillé la fin du match, sa nuit blanche passée à l'hôpital avant le départ pour Casa et son entente avec Belkalem. Impliqué dans cette bagarre de fin de match, Carl, qui affiche comme tous ses camarades publiquement son soutien à l'attaquant algérien de l'Olympiakos le Pirée, Rafik Djebbour, rappelle que rien n'est joué et appelle le public algérien à faire preuve de civisme lors de la rencontre retour pour éviter tout débordement.
Tout d'abord, un mot sur cette victoire ramenée de Casablanca '
C'est une grande satisfaction d'avoir gagné ce match aller. C'était l'objectif qu'on s'était fixé avant cette rencontre. Il fallait sortir un match solide et éviter coûte que coûte de perdre à l'extérieur.
Quel a été le discours du coach Halilhodzic, avant le match '
Durant la semaine qui a précédé le match, on a supervisé plusieurs fois cette équipe libyenne. On a beaucoup travaillé sur et en dehors du terrain. Le coach nous avait prévenu que ça n'allait pas être facile et tout ce qu'il nous a dit à propos de cette équipe, on l'a vérifié sur le terrain.
Et si on revenait sur cette histoire de douleurs à l'estomac, on a appris que vous avez passé plusieurs heures dans une clinique non loin d'Alger...
En fait, ça n'avait rien à voir avec mon estomac. Je souffrais d'un calcul rénal. On ne voulait pas que ça sorte dans la presse pour éviter de semer le doute dans le groupe. On m'a prodigué des soins intensifs durant toute la semaine. Dans la nuit de jeudi à vendredi, j'ai eu trop de douleurs, et j'ai été évacué de nouveau en urgence à l'hôpital. Après, j'ai été soumis à un traitement spécial pour éliminer le caillou, Hamdoulilah, tout s'est bien déroulé et j'ai pu répondre présent dimanche.
Avez-vous pensé à déclarer forfait pour ce match '
Franchement, je me suis battu pour éviter le forfait. Et je dois aussi avouer que j'ai été très bien pris en charge, et par le staff médical de l'EN et par le personnel de cette clinique. Ils ont tout fait pour que je puisse être d'attaque pour ce match.
Revenons au match. Avec Belkalem vous avez été impérial derrière, parlez-nous de cette entente avec un joueur que vous découvriez pour la première fois...
Je savais qu'Essaid était l'un des meilleurs joueurs à son poste de notre championnat, j'ai été donc rassuré. On a bien travaillé durant la semaine pour avoir des automatismes et je crois que Belkalem a sorti un énorme match.
Lorsque vous avez su que vous alliez être associés dans l'axe, quel conseil lui avez-vous donné '
Je lui ai tout simplement dit : «Ecoute, Essaid, sans moi, tu ne feras pas un bon match, et sans toi, je ne pourrai pas aussi faire mon match». Il a très bien compris le message et Hamdoulilah ça s'est très bien passé.
Vous n'avez pas arrêté de lui parler, c'était pour le motiver, certainement...
Vous savez, une charnière centrale a besoin de se parler, pour essayer de trouver des automatismes sur le terrain. C'était notre première rencontre ensemble, donc il fallait communiquer pour trouver des repères. Comme j'ai joué un peu plus de matchs en Equipe nationale que Belkalem, c'était de mon devoir de l'aider et de le rassurer.
On vous a vu en couverture et parfois à la relance, alors que Belkalem, lui, était plutôt sur l'homme. Comment s'est faite la répartition des tâches '
Vous savez, l'évolution du football fait qu'on ne joue plus avec un stoppeur fixe et un libéro derrière. Pour revenir à votre question, les caractéristiques physiques de Belkalem lui permettent d'être plus présent dans les duels et moi à la couverture. Je pense que cela a bien fonctionné. Pour une première, Belkalem a sorti le grand jeu.
Pour Mehdi Mostefa, d'aucuns pensent qu'il a été assez bon au milieu, un poste inhabituel pour lui en sélection...
Ecoutez, Mehdi à la récupération, ce n'était pas du tout nouveau pour moi du moment que je le vois tous les week-ends évoluer dans ce poste en Ligue 1 avec Ajaccio, donc je suis très content pour lui qui a joué pour la première fois dans son véritable poste en Equipe nationale.
Plusieurs fois désigné dans la meilleure équipe de la Ligue 1, est-ce votre meilleure entame d'exercice de toute votre carrière '
Oui, je dirais que je ne me souviens pas avoir eu une aussi bonne réussite en Ligue 1 comme cette année. Il ne faut pas s'arrêter là. J'ai des objectifs importants avec mon club et avec l'Algérie, où j'ai envie de participer à la prochaine CAN 2013 et bien entamer les éliminatoires de la Coupe du monde 2014. Je sais que, pour y arriver, je dois travailler encore plus pour rester performant.
Vous êtes devenu l'un des cadres de la sélection, êtes vous prêt à assumer ce nouveau statut '
Sincèrement, lorsqu'on est venu me chercher pour la sélection, j'étais un peu sur la réserve parce que je savais que j'arrivais dans un groupe qui venait de réaliser quelque chose d'extraordinaire avec cette qualification au Mondial 2010. Je me considérais bien sûr comme un Algérien à part entière, mais quelque part je sentais que je devais absolument donner plus pour m'imposer.
Quel est votre sentiment maintenant que vous vous êtes imposé '
C'est un soulagement. N'oubliez pas que je suis issu d'un mariage mixte, mon père est algérien et ma maman est française. Je suis arrivé aussi avec des bras tatoués et je savais que lorsque j'allais débarquer comme ça dans un pays comme le nôtre, il fallait bien se donner du temps pour se faire accepter et se faire aimer en tant que joueur et en tant qu'homme. Après, sur le terrain, que ce soit à Ajaccio ou en sélection, je donne tout, d'abord pour moi-même et par reconnaissance à mon pays. Ça fait plaisir de recevoir les encouragements des supporteurs de l'EN et constater qu'ils aiment ce que je fais sur le terrain. Je voudrais aussi que le public algérien ressente notre envie d'écrire notre histoire à nous et notre fierté de porter ce maillot vert.
Et si on parlait de ces événements malheureux qui ont émaillé la fin du match de dimanche dernier '
Franchement, je n'ai pas envie de revenir là-dessus. Je vais me contenter de dire que ce qui s'est passé ne devrait pas arriver sur un terrain de football. Ça ne sert à rien de polémiquer à travers les médias. Aujourd'hui, il y a des photos et des vidéos qui montrent exactement l'étendue de toute cette histoire. Après, j'ai envie de dire que notre équipe a eu une action de solidarité envers Rafik Djebbour qui avait été pris à partie. Je veux aussi préciser qu'en aucun cas il n'a été l'instigateur de ces incidents. Il a subi l'attitude des Libyens, et mes camarades et moi lui sommes venus en aide pour l'arracher des mains des joueurs adverses.
Dès que vous avez vu Djebbour se faire tabasser par les Libyens, quelle a été votre première intention '
Lorsque j'ai vu Rafik au milieu des Libyens, ma première réaction était d'aller lui venir en aide pour lui éviter le lynchage.
Après, vous vous êtes retrouvé à deux au milieu de vos agresseurs...
Absolument, mais j'ai été choqué lorsque je me suis rendu compte que nous étions à deux contre plusieurs joueurs libyens. Après, heureusement que Slimani, Rais et les autres sont arrivés. Maintenant, comme je viens de le dire, il y a les images qui montrent avec exactitude ce qui s'est passé et on verra ce que feront les instances du football africain. Moi, je peux vous dire qu'on a été très solidaires, que ce soit pendant ou après le match. Aujourd'hui, on a envie tous de montrer notre soutien à Rafik Djebbour. On est tous derrière lui dans cette affaire.
Un mot sur ce match retour qui s'annonce chaud et intense '
Rien n'est joué, la qualification se jouera chez nous et on doit assurer le boulot à la maison. Il ne faut pas tomber dans leur piège et dévier de notre objectif. Avec l'appui de notre public, de la presse algérienne et du staff technique, on va réaliser cet objectif.
Le public est chaud bouillant, quel conseil pouvez-vous donner aux supporters '
Il faut gérer cette affaire intelligemment et éviter les débordements pour que tout se passe bien et arracher notre billet pour l'Afrique du Sud et que toute l'Algérie fête notre succès et notre qualification.


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