Algérie

Médicaments : vers un équilibre entre la production nationale et l'importation


Médicaments : vers un équilibre entre la production nationale et l'importation
Le marché algérien du médicament a connu une importante dynamique depuis que l'Etat a renoncé à son monopole sur ce secteur au début des années 90, mais un équilibre entre la production nationale et la facture d'importation reste toujours à trouver.
Le renoncement de l'Etat à son monopole sur l'importation des médicaments a d'abord encouragé l'investissement du secteur privé dans ce domaine. Les unités de production sont passées de moins de 10 unités dans les années 90 à 55 unités ces dernières années, dont 9 unités relevant du groupe Saidal (unique entreprise publique du secteur).
Cette mesure a également favorisé l'investissement étranger dans le cadre du partenariat.
L'Etat qui a géré le secteur du médicament de 1963 jusqu'au début des années 90 a oeuvré pour son ouverture au privé en matière de production, d'importation, de conditionnement et de distribution afin d'organiser l'offre et la demande et d'assurer une couverture globale. La politique nationale du secteur vise à encourager la production locale pour réaliser une couverture de 70 % à court terme et à rationaliser l'utilisation des différentes classes thérapeutiques en termes de prescription et de tarification.
Une nomenclature de remboursement des différentes classes thérapeutiques selon le tarif de référence a été mise en place dans ce cadre.
Pour garantir sa protection et favoriser son développement, l'industrie pharmaceutique locale a bénéficié de mesures incitatives, du transfert de technologie et de la levée des entraves à l'organisation du marché dans le respect de la loi sur la concurrence et des engagements internationaux de l'Algérie.
Le marché du médicament en Algérie a connu une importante dynamique ces dernières années puisque la production, l'importation et le conditionnement de ces produits vitaux sont passés de 900 millions d'euros en 2004 à plus de 1,4 milliard d'euros en 2008 et à plus de 1,8 milliard d'euros en 2011, selon les chiffres du ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière.
La production et l'importation dans les secteurs public et privé ont été estimées en 2011 à plus de 1,6 milliard d'euros.
La part de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) est passée de 34 millions d'euros en 2004 à 118 millions d'euros en 2008 et à 181 millions d'euros en 2011.
L'importation de vaccins par l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) est passée de 5 millions d'euros en 2004 à 11 millions d'euros en 2008 et à 22 millions d'euros en 2011. Les unités de production ont, elles aussi, enregistré des progrès notables.
De 22 unités de production entre 1995 et 2000, elles sont passées à 44 unités entre 2006 et 2010 outre l'agrément de 10 unités en 2011. La part de la production nationale de médicaments est, quant à elle, passée de 27% en 2008 à 40% en 2011 avec des perspectives de 70% en 2014.
Toutefois, le marché national du médicament a enregistré ces dernières années des perturbations dans l'importation et la distribution, qui ont amené le ministère de tutelle à revoir l'organisation des différents intervenants et à retirer des agréments.
Pour la Société algérienne de pharmacie, la fin des perturbations est tributaire de la définition des besoins nationaux en fonction des programmes sanitaires et de la situation épidémiologique du pays, de la rationalisation de la consommation et de l'encouragement de la production locale, notamment des médicaments génériques, pour éviter le gaspillage et la spéculation.
En dépit des mesures incitatives prévues par l'Etat pour encourager la production locale, le marché national continue de pâtir de l'influence des laboratoires étrangers sur les prescripteurs, notamment en matière de molécules innovantes au détriment des génériques, de la problématique de l'approvisionnement des structures hospitalières auprès de la PCH et d'autres entraves liées au code des marchés publics.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) fixe les besoins de la population dans chaque pays à 260 médicaments alors que la nomenclature nationale compte 5600 médicaments, d'où son nécessaire assainissement.
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