Médicaments, céréales et lait La facture des importations a doublé

La facture des importations des céréales, des produits laitiers et des médicaments a presque doublé, durant l'année 2007, sous l'effet de la hausse de ces matières dans les marchés internationaux, selon les données communiquées par le Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS), une institution relevant des douanes. La valeur des importations de ces produits de première nécessité, qui était estimée à 2,94 milliards de dollars en 2006, a connu une hausse considérable dépassant les 4 milliards de dollars (4,33 milliards de dollars). Pour les seuls produits laitiers, la valeur des importations a connu une hausse conséquente de 50% par rapport à l'année 2006 atteignant, pour la première fois, 1,06 milliard de dollars en 2007 contre 709,13 millions de dollars durant l'ancien exercice. Les céréales, semoules et farines arrivent ensuite avec une hausse de plus de 35% soit 1,89 milliard de dollars contre 1,39 milliard de dollars en 2006. La facture des médicaments (1,18 milliard en 2006) a aussi enregistré une augmentation significative de 16,47% pour atteindre 1,38 milliard de dollars en 2007. La hausse conséquente de la facture des importations des céréales et produits laitiers est considérée, par les experts, comme un «double fardeau» pour l'économie nationale puisque ces produits de large consommation sont fortement subventionnés par le Trésor public qui dépense des milliards de dinars pour contenir la hausse des prix de ces produits sur le marché local. La hausse de la facture de ces produits de large consommation, qui devra être suivie par des hausses des subventions étatiques, ne semble pas trop inquiéter le gouvernement réconforté, surtout, par l'augmentation des prix du pétrole. D'ailleurs, malgré la hausse de la facture des céréales et des produits laitiers, l'Algérie a pu avoir un excédent commercial de plus de 32 milliards de dollars avec une légère décroissance de 3,25% par rapport à celui de 2006 (33,15 milliards). L'Algérie peut se permettre actuellement de supporter la hausse de la facture des produits de large consommation, mais une possible chute du prix de pétrole dans les marchés internationaux, qui peut se produire à n'importe quel moment, surtout aujourd'hui après les dernières «performances » désastreuses de plusieurs grandes bourses asiatiques et européennes, risque d'être un coup fatal pour le pouvoir d'achat du pays. En 2007, les importations totales du pays avaient augmenté de 27,88% passant à 27,43 milliards de dollars, contre 21,45 milliards de dollars en 2006 soit une hausse de près de 6 milliards de dollars, en une seule année. La répartition des importations par groupe de produits fait ressortir une hausse pour l'ensemble des groupes. Les importations destinées aux équipements qui représentent près de 37% du total des importations sont passées de 8,62 à 10,09 milliards de dollars durant l'année écoulée, soit un accroissement de 17% . Les hausses ont aussi touché les biens destinés à l'outil de production (41,31%) soit 8,50 milliards de dollars, les biens de consommation non alimentaires ( 33,11%) avec 4 milliards de dollars et enfin les biens alimentaires ( 27,03%) avec 4,82 milliards de dollars. Il est utile de rappeler que les réserves de change permettent, actuellement, de financer plus de 3 années d'importations de biens et services, au rythme de celles de 2007.